Croissance assez soutenue des expéditions de tomates, mais les prix sont peu rémunérateurs. L'Aspam espère une hausse de 5% des expéditions d'agrumes. La campagne avait bien démarré mais, depuis quelques semaines, les exportations d'agrumes marquent le pas. Au 28 février, le volume global s'est déprécié de 4% par rapport à la même période de l'année dernière, à 355 526 tonnes. Les statistiques de l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (Eacce) révèlent des résultats mitigés pour la clémentine qui constitue plus de la moitié de la quantité de petits fruits exportés et dont les expéditions portent sur 178 300 t, en recul de 2%. Ce fléchissement est compensé par la variété Nour qui affiche 86 600 t, marquant une hausse de 45%. En définitive, le volume global de petits fruits a gagné 9%, à 287 200 t. Ce bond est néanmoins insuffisant pour donner une tendance positive aux exportations d'agrumes qui ont pâti de la chute de 36% des oranges, à 61 600 t. La situation actuelle est imputée en partie aux conditions climatiques qui ont rendu l'accès aux vergers très laborieux. Mais ce n'est pas le seul facteur : la demande étrangère est relativement molle eu égard à la crise qui sévit dans les principaux pays clients. Par exemple, sur le marché russe, qui absorbe environ 40% des agrumes marocains, la dépréciation de la rouble de 30% a lourdement pesé sur le pouvoir d'achat. Ahmed Derrab, secrétaire général de l'Association des producteurs d'agrumes du Maroc (Aspam), reconnaît que le volume des exportations n'atteindra pas les 650 000 t prévues. Mais avec 610 000 t, elles seront plus significatives que celle de la campagne précédente qui en totalisait 580 000, soit une légère hausse de 5%. Le ciel est un peu plus dégagé pour les primeurs. Les expéditions sont en progression de 2%, à 437 600 t. Cette hausse relève quasi exclusivement de la tomate dont les quantités ont atteint 280 000 t au lieu de 247 000, une année plus tôt, soit une augmentation de 13%. Les exportations de poivron se sont également appréciées de 20%, à 28 700 t. Le haricot est en revanche moins demandé, du moins pour l'instant. Les expéditions du haricot Helda ont chuté de 10%, à 35 800 t, et celles du haricot vert de 12%, à 18 850 t. Les milieux professionnels craignent moins pour la production que pour les débouchés. «Même si on a été malmené, il faut tabler sur une stratégie d'exportation réfléchie», conseille Tarik Kabbage, un producteur du Souss.