- La barre des 650.000 tonnes sera franchie - Les fruits et légumes divers confirment leur percée - Forte diversification par produit et par variété PLUS que quelques lots de raisins et d'haricots verts à exporter pour la décade qui nous sépare de la fin de la campagne des primeurs. Selon le secrétaire général de l'Apefel, Mohamed Zahidi, «le volume export global serait proche de 650.000 tonnes». Niveau jamais atteint par le passé, convient Zahidi. Il confirme, à ne point douter, la dynamique de progression amorcée depuis cinq années. Aux nouvelles restrictions imposées par l'accord d'association Maroc/UE en termes de calendrier d'exportation et de prix d'entrée, la profession a opéré une diversification tous azimuts des productions. Au point qu'actuellement, les exportations des fruits et légumes hors saison sont constituées à raison de 360.000 tonnes de produits autres que les tomates. Ce dernier groupe de fruits, bien qu'il s'érige toujours en locomotive du secteur, se présente désormais dans un profil variétal aussi diversifié que valorisant. «Fini le temps où les tomates rondes dominaient les expéditions», relève le secrétaire général de l'Association des producteurs exportateurs des fruits et légumes. Cette année, les tomates cerises, grappe, cocktail et kiwat confirment leur percée. Et l'augmentation d'environ 60.000 tonnes du volume export des tomates est imputable au bon comportement des nouvelles variétés. En tout, 292.000 tonnes ont été écoulées au 10 juin contre 236.000 la campagne passée. Globalement, les exportations affichent une progression soutenue au cours des cinq dernières années. D'environ 400.000 tonnes en 2002/2003, elles sont passées à 500.000 l'année suivante et à 573.500 en 2005/2006. Au chapitre des légumes divers, le volume global a atteint 220.000 tonnes contre 216.000 en 2005/2006 et à peine 86.000 en 2001/2002. Ce groupe se démarque toutefois par la panoplie de produits proposés à la commercialisation extérieure. On en dénombre une cinquantaine. Maïs les produits-phares demeurent, par ordre de quantités, les haricots verts, les courgettes, le poivron, le concombre, le mais doux et le piment fort. Mais, au sein même d'un produit, une diversification variétale a été également opérée. Le cas de l'haricot vert est édifiant à cet égard. Sur les 100.000 tonnes exportées, l'haricot plat, dit «helda» y contribue pour la moitié. Ce légume est quasi exclusivement destiné au marché espagnol. D'ailleurs, il est produit par des opérateurs ibériques installés dans la région du Souss ou liés par des partenariats avec des producteurs locaux. Les courgettes (47.000 tonnes), le poivron (32.000) et le piment fort (7.600) constituent l'essentiel du reste de l'offre marocaine de légumes. S'agissant de la famille des fruits, la tendance à la progression a été lente mais non moins soutenue. Au point que les exportations ont pratiquement doublé en cinq années passant de 48.000 tonnes en 2001/2002 à 86.000 l'année écoulée. Pour la campagne qui tire à sa fin, quelque 10.000 tonnes de raisin restent à exporter. Et le volume global avoisinerait les 100.000 tonnes. Le melon, la fraise, la pastèque et autres fruits à noyaux constituent les produits les plus exportés. Cependant les statistiques de l'interprofession énumèrent une trentaine de fruits commercialisés à l'extérieur. A signaler que mis à part les pommes de terre et dans une moindre mesure les fruits et en particulier la fraise, la quasi-totalité des exportations est réalisée à partir de la région du Souss-Massa. Or, cette région est confrontée au grave problème de rareté de la ressource hydrique. Actuellement, la question mobilise tous les intervenants sous la pression des dangers de désertification qui menacent la région. L'enjeu est de pérenniser le potentiel tout en sauvegardant les équilibres nécessaires au développement durable. Des mesures visant l'utilisation rationnelle et la mobilisation d'autres ressources ont été identifiées. Reste à les mettre en œuvre dans les délais qui s'imposent, estiment les professionnels. Cela donnerait une meilleure visibilité aux opérateurs tant marocains qu'étrangers qui s'activent dans la région. D'autant plus que l'origine Maroc gagne de jour en jour en termes de sécurité et de fiabilité comme source d'approvisionnement. «Tout récemment, signale Zahidi, des importateurs britanniques et germaniques ont manifesté l'intérêt pour qu'ils soient livrés directement à partir d'Agadir». Si l'option se réalise, la plus-value serait d'importance. Toute la valeur ajoutée résultant de l'emballage et du conditionnement consommateur resterait au Maroc. Actuellement, la France demeure la seule plate-forme de dispatching pour plus de 30% du tonnage commercialisé au sein ou en dehors de l'Union européenne. Aussi, l'on comprend les difficultés rencontrées chaque année en début de campagne. D'ailleurs, celle qui s'achève n'a pas échappé au phénomène. Fort heureusement, la situation s'est améliorée dès le mois de janvier. Et le marché s'est bien comporté durant tout le déroulement du reste de la saison. Pour déboucher «sur une bonne campagne», conclut Zahidi. En tout cas, nettement meilleure que l'année passée. Les 30.000 ha qui font la différence LE secteur des fruits et légumes (non compris l'olivier) occupe une superficie de 700.000 ha et produit plus de 7 millions de tonnes. Les cultures hors saison occupent quant à elles 30.000 ha et assurent une production de 1,5 million de tonnes dont près de 580.000 ont été exportées en 2005/2006.