La réélection du président du conseil national contestée par des architectes de Casablanca. L'affaire est devant la justice Le conseil régional du centre se retrouve avec 2 bureaux. Ses comptes ont été gelés, des plaintes déposées contre trois banques. C 'est une lutte fratricide que se livrent les architectes pour le contrôle de leur organisation professionnelle ! Depuis l'élection de Omar Farkhani, le 17 octobre 2008, pour un troisième mandat à la tête du conseil national de l'ordre des architectes, les rapports sont tendus entre le conseil national et d'autres membres de la profession à cause de deux affaires. A commencer par l'imbroglio du conseil régional du centre qui dispose actuellement de deux bureaux. Composé de 25 membres, le premier bureau a été élu le 29 octobre dernier, avec Azelarab Benjelloun à sa tête. Deux semaines plus tard, le conseil national publie un communiqué instituant un nouveau bureau avec un nouveau président : Mohamed Karim Sbaï. Cette décision intervient à la suite de la tenue d'une nouvelle assemblée générale du conseil régional du centre, menée par des membres mécontents du nouveau bureau. La région du centre (dont Casablanca, qui compte plus de 800 architectes sur 3 000) se retrouve donc avec deux bureaux. Assisté par un huissier de justice, le conseil présidé par M. Sbaï avait tenté d'investir le siège du conseil régional du centre. Aujourd'hui, il compte réaliser un audit sur la gestion du conseil régional du centre durant les 4 derniers mandats assurés par les partisans de M. Benjelloun. Ce dernier a pour sa part déposé une plainte contre trois banques qui ont gelé les fonds du conseil régional à la demande du conseil national. Des tentatives de règlement à l'amiable «Les deux parties essayent actuellement de trouver une solution à l'amiable. Mais l'action du président du conseil national ne nous facilite pas les choses», confie un membre élu du conseil régional du centre. Selon lui, «les membres des deux bureaux régionaux sont convaincus de la nécessité de résoudre ce problème par des moyens non judiciaires». Allusion faite à la plainte pour «effraction» qui n'a finalement pas été déposée par le clan de M. Benjelloun. La seconde affaire est le dossier judiciaire qui oppose le président de l'ordre des architectes, Omar Farkhani, à plusieurs de ses pairs qui contestent son élection à la tête du conseil national de l'ordre des architectes. Après avoir introduit une requête en annulation des élections nationales devant le tribunal administratif de Rabat, les détracteurs de M. Farkhani ne comptent pas lâcher prise. «Surtout pas après notre première victoire», précise un architecte de Casablanca. «La défense de M.Farkhani a invoqué l'incompétence de la cour, mais celle-ci n'a pas accédé à sa requête. L'affaire sera donc bel et bien jugée par le tribunal administratif de la capitale», indique-t-on auprès des plaignants. In fine, tout incite à penser que le conflit peut être ramené à un bras de fer engagé entre le président de l'ordre national et une bonne partie des architectes de la métropole, fortement influents grâce à leur nombre. Jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse, M. Farkhani restait injoignable.