Le gouvernement s'est acquitté de la plupart de ses engagements sociaux pris dans le cadre de l'accord tripartite signé avec les centrales syndicales les plus représentatives et la Confédération générale des entreprises du Maroc. La plupart des engagements qui devaient être concrétisés entre mai et septembre derniers "ont été honorés par le gouvernement, comme en attestent les patrons et les syndicats", a déclaré le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri. Le round de dialogue social de septembre dernier pourrait être considéré comme le résultat de l'accord tripartite conclu le 30 avril 2022, a noté le ministre, estimant que "l'accord et ce qui en a résulté jusqu'à présent représentent un acquis considérable pour les parties prenantes". S'agissant de l'institutionnalisation du dialogue social, M. Sekkouri a souligné que la fixation d'un échéancier pour les grandes réformes structurelles et, à leur tête, la loi sur la grève, constitue l'engagement le plus important. Il a été décidé, d'un commun accord avec les syndicats, du non retrait du projet de loi sur la grève pour des considérations institutionnelles. Le gouvernement a entamé des négociations avec les syndicats sur le projet de loi organique y afférent, dans l'optique de parvenir d'ici janvier prochain à une vision commune sur certains aspects de ce texte de loi. Quant au lien entre l'exercice du droit de grève et le Code du travail, le ministre a affirmé que le point relatif à la révision du Code, qui figure à l'agenda du dialogue social, sera discuté en juillet prochain. Parmi les questions soulevées dans le cadre du dialogue social, M. Sekkouri a évoqué la réforme structurelle des régimes de retraite, amorcée par la tenue de la première réunion de la commission chargée de la réforme de retraite, dans le but d'atteindre une vision commune d'ici mars prochain au plus tard. S'agissant de la réforme du système éducatif, le ministre a souligné que cette réforme doit concerner la performance du système d'éducation et de formation sans négliger les ressources humaines et les droits légitimes des travailleurs de ce secteur vital. Pour la révision de l'impôt sur le revenu, M. Sekkouri a affirmé que le gouvernement s'était engagé, lors d'une précédente réunion avec les syndicats les plus représentatifs, à consacrer un budget d'environ un milliard de dirhams pour revoir à la baisse cet impôt, afin de réduire la pression sur les couches sociales pénalisées dans les secteurs privé et public. Par ailleurs, le ministre a expliqué que l'approche du gouvernement est basée sur l'augmentation des salaires dans certains secteurs, notant que les discussions sont toujours en cours avec les centrales syndicales pour trouver un terrain d'entente, avant de préparer le projet de loi de finances pour l'année 2023. Sur un autre chapitre, le ministre a souligné l'importance de la création de l'Observatoire national du dialogue social et de l'Académie de formation dans le domaine du travail, de l'emploi et du climat social, comme instruments pour accompagner le processus d'institutionnalisation du dialogue social aux niveaux régional et national.