Le gouvernement envisage d'adopter une stratégie nationale de l'économie bleue durable et inclusive. Cette stratégie sera déployée autour des secteurs économiques traditionnels (la pêche, le tourisme et les activités portuaires). De nouveaux secteurs porteurs de forts potentiels de croissance (aquaculture, écotourisme, biotechnologies, construction navale, etc.) seront également développés. L'économie bleue constitue désormais un pilier incontournable du Nouveau modèle de développement du Maroc, et une nouvelle opportunité pour son développement durable. C'est ce que vient de souligner le ministre de l'équipement et de l'eau, Nizar Baraka. «Avec sa position géographique stratégique, ses deux façades maritimes s'étalant sur 3 500 Km, son littoral, ses ressources halieutiques et énergétiques, le Maroc jouit d'un capital maritime important, et dispose d'un potentiel réel en matière d'économie bleue», a notamment affirmé le ministre. En effet, le Maroc ambitionne d'adopter une stratégie nationale de l'économie bleue durable et inclusive, adaptée aux vocations régionales et déployée autour des secteurs économiques traditionnels (la pêche, le tourisme et les activités portuaires), tout en développant de nouveaux secteurs porteurs de forts potentiels de croissance (aquaculture, écotourisme, biotechnologies, construction navale, etc.). La mise en œuvre de cette stratégie passera certainement par la mise en place d'une gouvernance appropriée, et un renforcement du rôle central des territoires dans le développement des secteurs de l'économie bleue dans le cadre de la régionalisation avancée. La recherche scientifique, la formation, l'innovation et la digitalisation sont également des facteurs importants pour l'accompagnement et la réussite de cette stratégie. En ce sens, le département de l'équipement, dans le cadre de la mise en œuvre de sa vision stratégique de valorisation du domaine public maritime, a été précurseur dans l'établissement d'un Atlas des potentiels marins et côtiers, qui a recensé et caractérisé toutes les activités existantes et potentielles liées à la mer, avec leurs distributions géo-spatiales, répertoriées sous forme d'un Atlas cartographique érigé en Système d'information géographique. Cet Atlas constitue une première étape importante, dans le cadre d'une démarche de planification maritime spatiale, à poursuivre en étroite collaboration avec l'ensemble des parties prenantes concernées, en adoptant une vision plurisectorielle, et en appréhendant la mer comme un espace d'intégration par excellence. Par ailleurs, le Maroc «est doté d'une stratégie portuaire ambitieuse à l'horizon 2030, qui vise non seulement le positionnement des ports marocains comme plateforme incontournable dans les chaînes logistiques du bassin méditerranéen et de l'Afrique de l'Ouest, mais surtout le renforcement du rôle de ces ports comme moteurs et catalyseurs d'un développement territorial et régional équilibré sur le plan social, économique et environnemental», a relevé M. Baraka. En plus des axes stratégiques portant sur la construction de nouveaux ports, et la réalisation de grandes extensions, cette stratégie a dédié un axe spécifique portant sur l'intégration des ports dans leur environnement urbain, ce qui constitue l'un des leviers indispensables pour le développement des villes portuaires, à travers notamment l'insertion des ports dans la ville, la stimulation de l'offre touristique et l'attractivité de la région ainsi que la promotion du patrimoine maritime et portuaire. Ainsi, plusieurs projets ont été réalisés dans le cadre de cet axe, à leur tête le projet de reconversion du port Tanger ville, qui a agréablement transformé la façade maritime de cette ville. On pourrait également citer le projet de requalification du port de Casablanca, qui ambitionne de réinventer la relation de cette ville emblématique avec son port, sans oublier la construction de la marina d'Al Hoceima, qui a ajouté une belle offre touristique pour la ville. D'autres projets sont en cours d'étude ou de planification, tels que les projets de reconversion des ports de Safi ville, Kénitra ville et Dakhla ville. Bref, le Maroc dispose aujourd'hui d'un réseau d'infrastructures portuaires de 43 ports, dont 14 ports sont ouverts au commerce international, contribuant à plus de 95% des échanges commerciaux, ce qui a classé le Royaume au top 20 des meilleurs pays en matière de connectivité maritime, notant que ce réseau portuaire performant s'inscrit parfaitement dans les politiques et stratégies nationales et internationales portant sur le développement durable. Le département de l'équipement, a notamment assuré le ministre, ainsi que les autorités portuaires et les acteurs du secteur, sont conscients du rôle que peuvent jouer les ports comme accélérateurs de la transition écologique et énergétique, et de la contribution qu'ils peuvent apporter à l'atteinte des objectifs de développement durable, en l'occurrence l'adaptation aux changements climatiques, la réduction des gaz à effet de serre, la prévention et la lutte contre la pollution marine et la bonne gestion des déchets, notant que le Maroc s'est inscrit positivement dans plusieurs initiatives et actions lancées récemment, sollicitant la contribution du secteur portuaire. Dans la même perspective, le ministère, en collaboration avec les autorités portuaires, veille sur la définition d'un plan environnemental des ports marocains, portant un engagement clair et un plan d'action concret pour réussir leurs transitions écologique et énergétique. Plusieurs projets seront parachevés ou initiés, afin de promouvoir les ports verts, à travers notamment la fourniture d'électricité propre au niveau des quais portuaires, la dématérialisation et la simplification des procédures portuaires, permettant ainsi de réduire le temps des escales des navires et leur impact environnemental, ou encore l'approvisionnement des navires en carburants alternatifs, notamment les carburants à faible teneur en carbone.