L'instauration d'un département dédié à la cohérence et la convergence des politiques publiques est la preuve qu'il s'agit là d'un enjeu crucial pour la réussite de ces stratégies, politiques et programmes. La convergence n'est pas seulement entendue dans le sens horizontal, c'est-à-dire entre départements ministériels et Administration. Il y a aussi la dimension géographique et spatiale à ne pas oublier. Depuis quelques mois, le gouvernement a lancé de manière intensifiée et accélérée des programmes importants en réponse à des attentes ou des situations d'urgence. Forsa pour l'entrepreneuriat des jeunes, Awrach pour la création de 250 000 emplois à caractère social et pour l'inclusion de jeunes chômeurs. Il y a quelques semaines, fut dévoilé le plan d'urgence pour le tourisme, et plus récemment un dispositif pour éviter de pénaliser les entreprises qui n'arrivent pas à honorer des commandes publiques. Même s'il s'agit de plans initiés à l'échelle nationale par le gouvernement lui-même, ils répondent à des problématiques qui se posent parfois avec plus d'acuité en régions, leur déploiement se fait en régions et donc leur réussite sur le terrain est largement tributaire de l'implication des acteurs locaux et territoriaux dans la mise en œuvre. Mais ce n'est pas tout. La cohérence et la convergence entre les politiques de l'Etat centralisé et les territoires supposent aussi que les régions réorientent leurs propres moyens financiers vers des plans et actions susceptibles de compléter les programmes nationaux. Aujourd'hui et au vu des urgences et des priorités auxquelles est confronté le Maroc, les régions pourraient et devraient, en sus des programmes nationaux, imaginer et développer des solutions et des actions complémentaires en renfort. Aujourd'hui, les 12 régions du Royaume, leurs élus et gestionnaires sont attendus plus que jamais sur les urgences du moment : l'attractivité économique, l'investissement productif, la création d'emplois, la lutte contre les disparités sociales, l'accompagnement des porteurs de projets. Et ce ne sont surtout pas les moyens financiers qui manquent. Les plans de développement régionaux sont tous dotés d'enveloppes budgétaires conséquentes susceptibles d'être redéployées, sans oublier que les collectivités territoriales marocaines disposent d'un véritable trésor de guerre de presque 50 milliards de DH d'excédents d'années antérieures cumulés et non utilisés. A quoi servirait-il si ce n'est pas en de pareilles circonstances ... ?