La médecine physique et de réadaptation, communément appelée «MPR» est une spécialité à part entière reconnue par l'OMS dans les années 70. A l'époque, l'OMS tirait la sonnette d'alarme devant la multiplication des états de déficience, des incapacités et des handicaps divers et il fallait une spécialité médicale qui les prenne en charge de manière globale avec des objectifs de récupération fonctionnelle et de réadaptation, indique le Dr Brahim Nimzilne, président de la Société marocaine de médecine physique et de réadaptation. Cette spécialité n'a été reconnue au Maroc qu'en 1991 et le nombre des diplômés ne dépasse pas 25, tous formés en France. Ce qui entrave le développement d'une spécialité aussi technique, précise le Dr Nimzilne, c'est l'ignorance complète des décideurs la concernant. Pourtant, c'est l'une des spécialités au monde la mieux organisée à travers un board européen ou un board américain. Ces organismes internationaux définissent la formation de base de tous les médecins qui postulent pour cette spécialité, aussi bien théorique, pratique que technique. Car, former des médecins «MPR», ce n'est pas uniquement leur apprendre à faire de l'appareillage, mais c'est surtout l'apprentissage du contact et de la communication avec le monde des handicapés. La médecine physique est d'un apport capital pour la rééducation des blessés de la moelle épinière, des traumatisés crâniens, des paraplégiques, des tétraplégiques et de toutes les pathologies lourdes, particulièrement celles secondaires à des accidents vasculaires cérébraux. Malheureusement, s'indigne le Dr Nimzilne, une vision très réductrice de cette spécialité s'est développée dans notre pays, tout à l'opposée de ce qui se passe chez nos voisins algériens ou tunisiens où nos confrères «MPR» offrent leurs services à la population dans de grands centres de renommée internationale. Le thème du IXe congrès de la Société marocaine de médecine physique et de réadaptation qui aura lieu demain, samedi 7 avril, à l'hôtel Hassan, à Rabat, précise le Dr Nimzilne, porte sur les complications de l'arthrose qui sont nombreuses et posent un véritable problème fonctionnel, se traduisant par des difficultés à conduire, à marcher, et même des complications neurologiques. Ainsi, à travers des programmes de rééducation et de réadaptation, des solutions sont apportées pour chaque situation individuelle. Enfin, le MPR est un acteur privilégié pour l'Assurance maladie obligatoire (Amo) et pour le contrôle des appareillages, plus particulièrement dans le cadre de l'orientation et de l'évaluation des handicaps.