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11ème congrès national de médecine physique et de réadaptation, le 17 avril à Casablanca Les traumatismes crâniens sont responsables d'handicaps physiques, psychiques, sexuels, urinaires et digestifs
Le traumatisme crânien représente un véritable fléau médical, économique et social nécessitant une prise en charge médicale et sociale multidisciplinaire, très tôt dés la survenue de l'accident. La société Marocaine de médecine physique et de réadaptation (SOMAREF), organise son 11ème Congrès national, samedi 17 avril 2010 à Casablanca, sur l'apport de cette spécialité dans la prise en charge des patients victimes de traumatisme crânien. Un traumatisme crânien est un choc ou impact direct sur le crâne entrainant parfois une complication à type de lésions de l'encéphale. Si les traumatismes crâniens sont souvent bénins (plaies du cuir chevelu, bosses, etc. ), ils sont parfois à l'origine de problèmes cérébraux par la constitution d'un hématome, susceptibles de survenir soit immédiatement, soit après un temps de latence de quelques heures, de quelques jours voire de quelques mois, tient à préciser Dr Fayçal AZIZ, spécialiste en médecine physique et de réadaptation. Il ajoute que les séquelles des traumatismes crâniens peuvent être des déficits neurologiques et/ou des troubles psychiques. Pour Dr Brahim NIMZILNE, la médecine physique et de réadaptation (MPR) est une spécialité médicale à part entière. Elle est au service des personnes porteuses de déficiences et d'incapacités dont la qualité de vie est altérée temporairement ou définitivement. Les médecins de MPR traitent des patients porteurs de pathologies allant du lumbago aigu à la paraplégie, avec l'objectif commun de la restauration fonctionnelle. Ils peuvent aussi coordonner un long processus de réadaptation pour les gros accidentés de la vie (lésions du cerveau ou de la moelle épinière, grands brûlés, amputés). L'objectif de la médecine physique et de réadaptation (MPR), en cas de traumatisme crânien est l'amélioration de la fonction pour favoriser l'autonomie, la réinsertion et la qualité de vie, en utilisant tous les moyens humains et matériels nécessaires, selon les règles de bonnes pratiques, précise Dr. AZIZ Fayçal. La MPR doit intervenir depuis le séjour en réanimation du traumatisé crânien jusqu'à la réinsertion socioprofessionnelle. Parmi les complications du traumatisme crânien qu'on peut éviter ou récupérer grâce à la médecine physique et de réadaptation, relève Dr Nimzilne, on peut citer les complications cutanées (escarre) ; les complications articulaires (raideurs) ; les complications musculo-tendineuses (rétractions). La prise en charge du traumatisé crânien après la phase aigue nécessite une structure de médecine physique et de réadaptation dirigée par un médecin spécialiste en MPR qui travaille en collaboration avec d'autres intervenants (kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute, psychologue, assistance sociale ) et qui coordonne la filière des soins avec d'autres spécialistes dans un cadre de concertation multidisciplinaire. Par ces divers retentissements, on peut dire que le traumatisme crânien représente un véritable fléau médical, économique et social nécessitant une prise en charge médicale et sociale multidisciplinaire. L'incidence des traumatismes crâniens toute gravité confondue est difficile à évaluer, surtout dans notre contexte, du fait de l'absence de registres nationaux des traumatismes crâniens. Au Maroc, les données hospitalières au CHU Ibn Rochd de Casablanca donnent les chiffres suivants: En 2006, 450 traumatisés crâniens sur 20 mois ; l'âge moyen est de 38 ans ; la principale cause était les accidents de la voie publique dans 72,5% et l'évolution était favorable dans 72,86% avec un taux de mortalité de 25,55%. En 2009, 106 traumatismes crâniens graves sur 30 mois, l'âge moyen était de 36 ans ; la principale cause était les accidents de la voie publique (72%) et l'évolution était favorable dans 34,65% des cas, 21% ont été transférés et 40,6% de décès. Les aspects épidémiologiques, la place du réanimateur, les aspects cliniques et thérapeutiques, le point de vue du Neurochirurgien, le parcours de soins des traumatisés crâniens sévères et les critères d'orientation en rééducation après la phase aigue, l'apport de l'imagerie fonctionnelle à la phase séquellaire, la prise en charge rééducative, de la douleur, de la dépression et des troubles du comportement chez un traumatisé crânien, sont les principaux axes qui seront discutés lors de cette réunion de formation continue sur cette spécialité méconnue au Maroc. Le devenir à moyen et à long terme, les facteurs pronostics, l'évaluation de la qualité de vie, l'expertise, l'étude de la souffrance des familles et des conflits équipe soignante famille blessé ainsi que la préparation du retour à domicile d'une personne victime d'un traumatisme crânien et ayant eu la chance de bénéficier de séances de rééducation sont les autres volets qui seront débattus par une pléiade de spécialistes venus de France, d'Espagne et du Maroc. Il faut savoir, indique Dr. Brahim Nimzilne, spécialiste en médecine physique que les traumatismes crâniens sont la principale cause de mortalité et de handicap sévère avant 45 ans. Les accidents de la voie publique, en sont responsables dans 50% des cas, les autres causes sont les accidents sportifs et de travail, les accidents domestiques et les agressions. Pour Dr. AZIZ Fayçal, spécialiste en médecine de physique et de réadaptation, les manifestations cliniques dépendent de l'importance de l'impact sur le crâne et par conséquent sur le cerveau ainsi que des facteurs associés, notamment l'âge, les pathologies préexistantes ou autres traumatismes associés. Ce spécialiste en rééducation insiste sur le fait que les séquelles immédiates et à distance des traumatismes cranio-cérébraux, risquent de grever l'avenir des victimes et de leurs familles avec un coût social et financier très élevé, particulièrement en absence de toute prise en charge immédiate par la médecine physique et de réadaptation. Et cela dés la phase de réanimation d'une victime d'un traumatisme crânien, jusqu'à son retour à domicile.