BKGR anticipe une progression des revenus de 7% au terme de cet exercice à 219,5 milliards de DH. La capacité bénéficiaire, sans retraitement des cotisations au fonds Covid, devrait se propulser de 52% à 25,7 milliards. Les industries, les banques et les compagnies d'assurance notamment devraient contribuer à cette amélioration. Les sociétés cotées ont réalisé des performances commerciales et financières favorables au titre du 1er semestre de cette année, prouesse qui devrait se poursuivre à la fin de cette année. Ainsi, BMCE Capital Global Research (BKGR) anticipe un relèvement de l'activité de la cote, avec une progression des revenus de 6,7% à 219,5 milliards de DH. Cette hausse intègre l'amélioration de 3,8% à 53,8 milliards de DH du PNB des sociétés financières et de 7,5% à 147,4 milliards des revenus des industries. Ainsi, l'activité des distributeurs de produits pétroliers, à savoir Total Maroc, devrait profiter de l'appréciation tant des prix que des volumes, dans le cadre du redressement du cours du brut et de la reprise du trafic au niveau des stations-services. De leur côté, les sociétés de matériaux de construction devraient bénéficier d'une reprise mécanique en cette année, suite essentiellement au redémarrage des chantiers post-confinement. D'autant que les minières devraient également contribuer à l'amélioration des revenus de la cote. Managem devrait tirer profit de la poursuite du renforcement des cours des métaux de base dans un contexte de reprise industrielle, de la consolidation attendue des cotations des métaux précieux et de l'augmentation des capacités de production de ses différentes mines. Ces performances devraient atténuer le repli anticipé de 2,6% du chiffre d'affaires de Maroc Telecom en raison de l'intensification de la concurrence sur le segment Data prépayé au Maroc, de l'impact de la diminution des terminaisons d'appel sur le revenu des services entrants et de la baisse drastique du chiffre d'affaires roaming et international en raison des restrictions des déplacements toujours imposées en 2021. BKGR prévoit, pour les sociétés financières, une amélioration de 4,3% de la marge d'intérêt suite à l'offre Damane relance prorogée jusqu'à juin 2021 et de la reprise attendue des crédits d'investissement au 2e semestre, ainsi qu'une bonne tenue de la marge sur commission de 7,4%. Le secteur des assurances, lui, devrait afficher une croissance des primes acquises de 9,2% à 18,3 milliards de DH. Elle serait tirée par la reprise de l'activité épargne et de la branche automobile. Avec une progression prévue du résultat d'exploitation de 11,3% à 56,3 milliards de DH, la capacité bénéficiaire de la coté devrait se propulser de 51,6% pour atteindre 25,7 milliards à fin 2021, soit une hausse de 6% par rapport à l'exercice 2019. Elle serait en amélioration de 25,7%, si on la retraite des dons du fonds spécial Covid-19. Sous l'hypothèse d'une reconduction de la contribution de solidarité sociale par la Loi de finances 2022, le RNPG global devrait ressortir en hausse de 8,3%. Dans ce cadre, les sociétés industrielles devraient afficher un bénéfice en hausse de 34% à 15 milliards et ce, consécutivement à la bonne orientation de l'activité des promoteurs immobiliers et des cimentiers également, notamment LafargeHolcim Maroc qui devrait profiter d'une nette reprise de l'activité conjuguée à la non-récurrence de sa cotisation au fonds Covid. Le RNPG des sociétés financières, quant à lui, devrait s'établir à 9,4 milliards de DH, soit un rebond de +2x. Il serait porté par l'allègement attendu du coût du risque de 34,5% à 9,3 milliards de DH, suite à la constitution par les banques d'un matelas de provisions confortable. BKGR note toutefois que ce niveau est largement supérieur au niveau normatif de 0,7% et devrait se réduire progressivement sur les prochaines années. Cela dit, ce RNPG reste inférieur à celui de 2019, compte tenu du niveau toujours élevé du taux du coût du risque. Enfin, la capacité bénéficiaire des compagnies d'assurance devrait s'apprécier de 24,5% à 1,3 milliard de DH, profitant de la hausse anticipée du résultat technique et non technique. En somme, l'évolution du bénéfice des sociétés cotées en 2021 fait ressortir, toujours selon BKGR, une contribution positive attendue de 53% des banques suite à la non-récurrence des dons au fonds Covid, de 15,4% des immobilières grâce à la non-récurrence des moins-values constatées sur les biens immobiliers en 2020 (1,5 milliard de DH) et de 13% des sociétés opérant dans le secteur des matériaux de construction consécutivement à la reprise escomptée de l'activité. Le marché traite à un niveau de valorisation de 23,9x ses bénéfices Compte tenu de l'évolution de la capacité bénéficiaire, BKGR table sur une croissance de la masse des dividendes de 25,3% pour se hisser à 20,3 milliards de DH. Cela, grâce au retour à un niveau de distribution normatif par Maroc Telecom (+48,7% à 5,2 milliards). Ainsi, le taux de rendement du dividende devrait s'établir à 3,3% au lieu de 3,1% en 2020. Cependant, la bourse de Casablanca traite toujours à des niveaux de valorisation élevés. Vu la progression anticipée des bénéfices de la cote et de celle des cours boursiers, le marché actions traite à un PER de 23,9x en 2021, contre une moyenne de 20,9 sur les 5 dernières années.