C'est un gouvernement qui se démarque par la cohésion de ses composantes et la place de choix accordée aux jeunes et aux femmes. C'est peut-être le gouvernement que le Maroc devait avoir au lendemain de l'adoption de la nouvelle Constitution de 2011. En tout cas, c'est bel et bien une nouvelle ère qu'on s'apprête à entamer. Cela se reflète d'ailleurs dans la dénomination de certains départements ministériels créés pour la première fois. Transition énergétique, développement durable, transition numérique, innovation, inclusion économique, insertion sociale, autant de nouveaux départements qui en disent long sur cette volonté du Maroc de faire ce «bond en avant» déterminant tant attendu. Autre signe de cette nouvelle orientation, la nomination dans ce gouvernement du président et de plusieurs membres de la CSMD. C'est un gouvernement qui se démarque par la cohésion de ses composantes et la place de choix accordée aux jeunes et aux femmes, a notamment souligné le nouveau porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, dans sa toute première intervention publique après avoir été nommé au poste. Le jeune ministre n'a pas manqué de préciser que les consultations pour la formation du nouvel Exécutif ont duré moins d'un mois, ce qui atteste du degré de cohésion et de synergie entre les trois partis politiques qui partagent une vision commune aux contours bien définis. L'architecture gouvernementale, elle-même, se caractérise aussi par une présence notable de jeunes ministres aux côtés de ministres chevronnés et expérimentés, notamment en ce qui concerne les dossiers majeurs intéressant le Royaume. Pour certains observateurs, cette cohésion gouvernementale est, d'ailleurs, la garantie fondamentale pour une mise en application optimale du programme gouvernemental et de différents chantiers de développement à entreprendre durant le mandat de l'équipe Akhannouch. En plus, une partie des profils ayant été nommés dans ce cabinet sont des nouveaux venus aux postes de responsabilité gouvernementale, ce qui est de nature à permettre l'émergence de nouvelles compétences, dont certaines sont des jeunes. La présence de sept femmes (soit près d'un tiers) dans ce gouvernement est aussi très importante, dans la mesure où il constitue un signal fort du rôle majeur des femmes dans la gestion de la chose publique, l'élaboration des politiques publiques et la prise de décision. Dirigé par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le nouveau cabinet regroupe notamment 7 femmes et 7 ministres reconduits, qui ont fait preuve de compétence et de beaucoup d'efficacité dans l'exercice de leurs fonctions. Selon la composition du nouveau gouvernement, MM. Abdelouafi Laftit, Nasser Bourita, Ahmed Toufiq, Mohamed Hajoui et Abdellatif Loudiyi ont été reconduits respectivement à la tête des départements de l'Intérieur, des Affaires étrangères, des Habous et des affaires islamiques, du secrétariat général du gouvernement et de l'Administration de la défense nationale. Un fait qui s'inscrit dans le droit fil de la continuité de la mise en œuvre des politiques stratégiques du pays. En tête des noms qui ont changé de portefeuilles, il y a lieu de citer Nadia Fettah Alaoui qui s'est vue confier le ministère de l'économie et des finances, après avoir dirigé le département du tourisme, de l'artisanat, du transport aérien et de l'économie sociale dans l'ancien gouvernement. Cette diplômée de l'Ecole de commerce HEC Paris, qui avait entamé sa carrière en 1997 en tant que consultante chez Arthur Andersen, sera ainsi la première femme à occuper le poste d'argentier du Royaume, une première dans l'histoire des gouvernements marocains. On trouve aussi Mohcine Jazouli, qui occupait le poste de ministre délégué chargé de la coopération africaine, avant d'être nommé ministre délégué chargé de l'investissement, de la convergence et de l'évaluation des politiques publiques. La composition fait, par ailleurs, ressortir des noms qui font leur retour au sein de l'Exécutif. Il s'agit de Nizar Baraka, qui était ministre délégué chargé des affaires économiques et générales entre 2007 et 2011 et ministre de l'économie et des finances dans le gouvernement Benkirane avant la sortie du Parti de l'Istiqlal de la majorité en juillet 2013. Il a été chargé de diriger le portefeuille de l'équipement et de l'eau. Pour sa part, Chakib Benmoussa a été nommé ministre de l'éducation nationale, du préscolaire et des sports. Il était à la tête du département de l'intérieur à la suite d'un remaniement du gouvernement Driss Jettou en 2006, avant d'être reconduit dans ses fonctions le 15 octobre 2007, dans le gouvernement Abbas El Fassi, jusqu'au 4 janvier 2010. Une cohérence permettra aux deux Chambres du Parlement et au gouvernement de s'acquitter de leurs missions de manière plus aisée, tenant compte d'une donne inédite dans l'histoire politique marocaine contemporaine, à savoir que seulement trois partis politiques détiennent une majorité confortable dans les deux Chambres du Parlement.