Sahara: Brahim Ghali saisit Guterres sur les rencontres avec la MINURSO    Omar Hilale: La dynamique de soutien au plan d'autonomie dénote de l'adhésion internationale à la vision portée par le Royaume pour l'avenir du Sahara marocain    Sahara marocain: Le SG de l'ONU recommande la prorogation du mandat de la MINURSO    Signature au Caire d'un protocole de coopération entre les Cours constitutionnelles marocaine et égyptienne    Remaniement ministériel : changements majeurs et nouveaux ministres ce 18 octobre    Le Conseil européen réaffirme »la grande valeur'' que l'UE attache à son partenariat stratégique avec le Maroc et la nécessité de le préserver et renforcer    Maroc-USA: Laâyoune et Arlington au Texas scellent un accord de jumelage    Industrie : la croissance à plein régime    Fiscalité, emploi et environnement : les priorités de la CGEM pour le budget 2025    Frais de paiement électronique : le Conseil de la concurrence surveille l'impact du plafonnement    Play Airlines débute ses vols directs Reykjavik- Marrakech    Une ligne directe Rabat-Jeddah/Médine inaugurée    Les récentes précipitations promettent un bon démarrage de la campagne agricole    Hamas. Yahya Sinwar éliminé    Plainte du ministre de l'Intérieur français contre la journaliste Zineb El Rhazoui pour « apologie du terrorisme »    OTAN. L'incontournable Maroc    Houcine Ammouta futur entraîneur de l'Arabie Saoudite ?    Karaté: Le Maroc abrite les Championnats du monde-2026 cadets, juniors et U21    Inédit : Un lionceau de l'Atlas à découvrir au zoo de Rabat    Opération antiterroriste coordonnée par Interpol dans 14 pays, dont le Maroc: 66 personnes arrêtées    Climat : 2023, l'année la plus chaude du siècle au Maroc    5 regards, une seule ambition : dézoomer les clichés    Nador : un festival autour d'une triple identité : l'art, la mémoire et l'engagement citoyen    « Intervalle » : Le temps s'étire et se détire    Cristiano Ronaldo est toujours le joueur le mieux payé au monde    Botola : Velud, nouvel entraineur de l'AS FAR    ONU: Le Maroc réaffirme son soutien "ferme et constant" à la souveraineté des Emirats arabes Unis sur les îles Tunb al-Kubra, Tunb al-Sughra et Abu Musa    Dans une interview tendue sur Fox News, Kamala Harris se distancie de la présidence Biden    Le PPS condamne fermement l'agression sioniste barbare contre les peuples palestinien et libanais    Sefrou/INDH: Plus de 22.000 bénéficiaires de campagnes de sensibilisation sur le cancer et des services de Dar Al Oumouma    Zoo de Rabat : Naissance d'un lionceau de l'Atlas, observable dès le 20 octobre    Mother leaves children home alone in Italy to travel to Morocco    Manasik Aviation launches new route between Rabat and Saudi Arabia    CIH Bank s'associe à Backbase    GITEX Global: Ghita Mezzour s'entretient avec le directeur général du Département de l'économie et du tourisme de Dubaï    Les CAF Awards auront lieu le 16 décembre au Maroc    Bruxelles: Faouzi Skali décoré de la Médaille d'or de La Renaissance française    IMA : Brigitte Macron prend part à l'exposition "Rétrospective Mehdi Qotbi"    Une tradition de haute facture    La cité du Détroit à l'heure de la grand-messe du cinéma national    Colloque sur la genèse et l'évolution du roman marocain    FC Bologne : Oussama El Azzouzi indisponible deux mois après avoir subi une opération    Antidopage au Maroc / Une première: Grace aux efforts de l'AMAD, un laboratoire marocain habilité par l'AMA à établir le Passeport Biologique de l'Athlète    Classement FIFA : Les Lions avancent d'un rang !    Indice mondial de la faim : le Maroc progresse    Maroc-Ethiopie: Des relations dans une « trajectoire ascendante »    Palestine : la campagne Aouna 2024 pour la récolte des olives en marche    La météo du jeudi 17 octobre    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Data center : Pourquoi il faut aller vite
Publié dans La Vie éco le 25 - 03 - 2021

L'endommage-ment des infrastructures de la plateforme marocaine Rokhas, hébergée chez le leader européen OVH, remet sur le tapis la question de la protection des données numériques sensibles.
La majorité du web marocain est hébergée à l'étranger.
Un plan national de développement des data centers est en gestation.
Tout d'abord, il faudrait saluer la communication de «Rokhas.ma», prestataire de service public d'envergure. Deux jours après l'énorme incendie qui a ravagé l'un des data centers d'OVH, dans la nuit du 9 au 10 mars 2021, la plateforme qui gère la gestion de plusieurs services publics digitalisés (e-signature, e-services urbanistiques...) a annoncé qu'une partie de ses serveurs hébergés chez le leader européen de l'hébergement internet et cloud, basé à Strasbourg, a été sévèrement endommagée. Un exercice de transparence assez rare qui fera certainement tache d'huile dans la gestion de ce genre de crise. Revenir à un état normal prendra plusieurs jours, reconnaît Rokhas. C'est dire l'onde de choc ! Des institutions et des entreprises marocaines, clients d'OVH, ont dû à coup sûr accuser le coup. Il est d'ailleurs difficile de savoir le nombre de comptes marocains hébergés chez l'hébergeur français. Ce genre d'information est généralement classé confidentiel.
Pour l'heure, l'on évalue toujours les multiples dégâts de l'incendie qui a ravagé les infrastructures d'OVH. Pour saisir l'impact, il faut savoir que plus de 3,6 millions de sites web et 464 000 noms de domaines n'étaient pas accessibles, quelques heures après le déclenchement de cet incident, dont des plateformes publiques françaises, pour ne citer que «data.gouv.fr». Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un tel incident se produit chez OVH. En 2017, un incendie avait ravagé des serveurs du leader européen de l'hébergement.
L'Etat devrait jouer le rôle de locomotive
Quand on sait que la majorité du web marocain est hébergée à l'étranger, notamment pour des raisons de coûts, les questions relatives au stockage et à la protection des données digitales sont hautement stratégiques. Face aux enjeux économiques, géostratégiques et de souveraineté numérique, il y a lieu d'agir et vite. «Depuis le début de la pandémie Covid-19, nous avons tous constaté comment la continuité des activités économiques et administratives est devenue liée à notre capacité à fournir des services en ligne. Le déploiement de ces services crée de nouvelles dépendances technologiques. La souveraineté en termes de cloud et de data center est une question plus que jamais critique, voire vitale. En gardant nos données et nos capacités de calcul ailleurs sous le contrôle de pays étrangers, nous ne sommes pas à l'abri. L'incident OVH doit nous servir de leçon», relève Salah Baina, professeur universitaire et expert en transformation digitale.
Faut-il donc que le Maroc se donne les moyens pour ériger une méga-infrastructure data et cloud digne de ce nom ? Investi par les opérateurs télécoms et des acteurs spécialisés, le paysage cloud marocain reste des plus modestes, selon des spécialistes, qui relèvent toutefois l'évolution d'une offre sérieuse en termes d'hébergement. Quant à la demande, elle n'est toujours pas à la hauteur des ambitions. Il a fallu attendre la fin de l'année 2020 pour qu'un plan national des data center et cloud soit enfin en gestation. Une étude a été commanditée par l'Agence de développement du digital (ADD). Dans sa dernière note d'orientations générales des télécommunications pour 2023, le régulateur du secteur attire l'attention sur le fait que l'arrivée de nouveaux services cloud, plébiscités par le marché des entreprises et des grands comptes, annonce des enjeux importants dans différents domaines. «Le développement de ces nouveaux services doit être encouragé, notamment en mettant en place des conditions pour favoriser l'émergence de champions nationaux du cloud. Ils représentent une opportunité pour le Maroc de se positionner comme un acteur régional de référence, notamment sur les solutions cloud et cybersécurité», précise l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT).
Pour l'expert Salah Baina, «il est temps de mettre en place une stratégie pour promouvoir l'utilisation de ces infrastructures afin de changer la donne. Les investissements dans ce domaine sont importants et ne peuvent être justifiés que si la demande suit et que le marché local décolle réellement. L'Etat est l'un des grands absents aujourd'hui. Au-delà d'un simple consommateur de cloud, il devrait jouer le rôle de facilitateur pour que la PME et la TPE marocaines puissent elles aussi franchir le pas. L'accompagnement de l'Etat doit aller dans ce sens».
Aujourd'hui, le data center est un outil puissant de souveraineté économique. Un support qui devra élargir l'influence au-delà des frontières. Des experts, des politiques et des acteurs économiques sont convaincus que le Maroc a tous les atouts pour jouer le rôle d'un tiers de confiance data et cloud à l'échelle africaine. Le Maroc, l'Egypte, le Nigéria et le Kenya réunissent l'essentiel des installations les plus importantes que le reste des autres pays de l'Afrique. Le grand champion reste incontestablement l'Afrique du Sud qui, à elle seule, concentre les deux tiers des capacités du continent, dont les besoins sont estimés à 700 data centers pour répondre à la forte demande. Dans son dernier rapport, l'Association africaine des data center (ADCA) estime que l'extension de la capacité en Afrique est fondamentale pour réduire la latence, optimiser les flux de trafic intra-africains et réduire les coûts d'exploitation dans la chaîne d'approvisionnement économique africaine au sens large. Dans un tel contexte, le Maroc a une opportunité historique à saisir.
Data Center et "SuperCalculateur"
Il y a quelques semaines, l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) de Benguérir a inauguré son nouveau Data Center abritant le plus puissant "SuperCalculateur" d'Afrique (African Supercomputing Center).
Avec ce Data Center, installation de classe mondiale, assurant sécurité élevée, disponibilité maximale, haute flexibilité et connectivité optimale, l'UM6P, fidèle à son positionnement d'excellence à l'échelle nationale et continentale, se met au service de l'écosystème numérique national afin de contribuer à garantir la souveraineté digitale du Royaume et à développer de nouveaux services numériques 100% marocains. Ces infrastructures marquent un tournant, à même de permettre au Maroc de se doter de son «cloud souverain» et garder tous les contenus digitalisés sous sa maîtrise. Cela devrait permettre également le développement des offres cloud et d'une panoplie de services et de plateformes agiles qui seront mises à la disposition des entreprises, des administrations et des start-up.
Comme précisé plus haut, le data center est doté d'un «SuperCalculateur» d'une puissance impressionnante qui en fera un formidable outil de performance. Développé en partenariat avec la prestigieuse université de Cambridge, il offre en effet une capacité équivalente à 1 300 serveurs réunis pour un nombre d'opérations à la seconde qui dépasse les 3 millions de milliards. Il se classe ainsi au 98e rang des superordinateurs les plus puissants au monde et place le Maroc à la 26e position mondiale en termes de puissance de calcul.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.