Les ventes de tracteurs neufs à fin avril 2020 ont baissé de 32% par rapport à la même période de 2019. Coup dur pour le secteur du machinisme agricole. En effet, la dégringolade des ventes se poursuit avec un rythme accéléré, sous l'effet de la sécheresse couplée à l'impact du Covid-19 sur l'économie. Dans le détail, le mois d'avril 2020 a enregistré un volume de vente de l'ordre de 61 unités, soit une baisse de 67% par rapport à 2019, à en croire les chiffres communiqués par l'Association marocaine des importateurs du matériel agricole (AMIMA). La même source révèle que les ventes cumulées de l'année 2020 à fin avril ont totalisé 305 unités, soit une baisse de 32% par rapport à la même période de l'année précédente. Cette contre-performance est due, selon les importateurs de tracteurs neufs, à plusieurs facteurs. A commencer par le déficit pluviométrique de la campagne agricole, qui, rappelons-le, non seulement tire vers le bas les ventes de matériel agricole, mais impacte l'économie de manière générale. A une échelle purement sectorielle, la chute des ventes de tracteurs neufs s'explique aussi – toujours selon l'AMIMA – par la difficulté d'accès des agriculteurs au financement du matériel agricole, malgré les conventions et partenariats entre le CAM et l'AMIMA. Autre boulet, et non des moindres, des retards enregistrés depuis fin 2017 dans le déblocage des subventions des tracteurs et du matériel d'accompagnement agricole, ainsi que les faibles montants alloués au secteur du machinisme agricole, ce qui, d'après la profession, «pénalise lourdement les trésoreries des importateurs et de leurs réseaux de ventes». Comme un malheur ne vient jamais seul, la pandémie globale du Covid-19 a aggravé la situation, creusant ainsi le recul des ventes. Pour illustration, la limitation des déplacements entre les villes et les centres ruraux a isolé les concessionnaires de leur clientèle et de leurs partenaires. L'AMIMA cite aussi la fermeture des guichets uniques jusqu'à nouvel ordre et l'annulation des salons et des foires. Comme nous l'avions rapporté récemment, le Salon international d'agriculture de Meknès (SIAM) assurait aux enseignes de tracteurs – à lui seul – un carnet de commande de pas moins de 30% chaque année, cela sans citer les autres salons de taille plus modeste. «Cette situation qui perdure porte atteinte au secteur du machinisme agricole et met en péril son écosystème dans la mesure où les entités le constituant ne seront plus en mesure de faire face à leurs engagements financiers et leur obligation de s'approvisionner et d'approvisionner les agriculteurs en matériel agricole», préviennent les opérateurs du machinisme agricole