Laâyoune: Remise du Prix des prêches du vendredi aux lauréats issus des trois régions du Sud    Le Conseil de sécurité doit prendre acte du soutien croissant au plan d'autonomie    SAR la Princesse Lalla Hasnaa et S.E. Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Al Thani président à Marrakech le dîner de gala de la "Fashion Trust Arabia"    Décès de l'ex-international marocain Abdelaziz Barrada    Le temps qu'il fera ce vendredi 25 octobre 2024    Fútbol: Marrakech acogerá la ceremonia de los "CAF Awards" el 16 de diciembre de 2024 (CAF)    OTAN : Londres et Berlin signent un accord de défense "historique"    Omar Hilale briefe le Conseil de sécurité de l'ONU    Sahara : Le projet de résolution US met l'accent sur le rôle de l'Algérie    BRICS : L'Afrique du sud échoue à inscrire le soutien au Polisario dans la Déclaration de Kazan    Le Wydad s'incline face au COD Meknès, la panique s'installe !    Plan de la victoire : ce que signifie la paix du point de vue de l'Ukraine    Le printemps inéluctable    L'écriture du scénario pour enfants au cœur du débat    « Le huis clos est un choix purement économique »    Le Festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira    UE : Les discriminations racistes contre les musulmans en forte augmentation    Nigeria. Bola Tinubu nomme de nouveaux ministres    Participation stratégique : avec IFC, BLS s'ouvre une nouvelle phase de croissance    Transport en Afrique. La sécurité routière nerf de la guerre    Réforme de l'IR : Une bonne nouvelle pour la classe moyenne ?    Football : Blessé, Amine Adli absent des stades jusqu'en 2025    CAN Beach Soccer 24: Les Lions privés de la finale et du Mondial 25    Gouvernement Akhannouch II : Plutôt l'espoir que le désespoir    Genève: Brillante réélection du Maroc au Sous-Comité pour la Prévention de la Torture    Fonction publique : 65 213 départs à la retraite prévus durant la période 2024-2028    L'ONDA compte investir 12,3 milliards de dirhams sur la période 2025-2027    Zambie. La stabilité environnementale en péril    Morocco maintains 92nd spot in 2024 Global Rule of Law Index    Rabat. SM le Roi reçoit les nouveaux membres nommés au Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle    Le Maroc se classe 92e dans l'Indice de « l'Etat de droit 2024 »    BRICS : l'Afrique du Sud prise de panique à l'idée d'une éventuelle invitation au Maroc    Addis-Abeba. Quand les Ethiopiens découvrent l'artisanat marocain    Bourse de Casablanca : clôture en hausse    Morocco Foodex envisage de créer une plateforme digitale    Info en images. ONCF: Un investissement de 9,8 MMDH programmé pour la période 2025-2027    BAM annonce un bond de 35% des M-Wallets au Maroc en 2023    Désignation de Ghizlane Benjelloun Personnalité 2024 de l'ONU au Maroc    Les températures attendues ce jeudi 24 octobre 2024    CAF Awards : Munir El Kajoui nominé pour le trophée du meilleur gardien    Classement FIFA : le Maroc au 13è rang, gagne une place    Conférence sur le Liban : le Maroc appelle au respect de la souveraineté du pays    Départs à la retraite dans la fonction publique : L'Education nationale se taille la part du lion    Chambre des représentants : Projet de loi approuvé pour réorganiser le CCM    Liga: Brahim Díaz pourrait participer au Clasico face au FC Barcelone    «Marrakech Folklore Days» : La diversité culturelle à l'honneur à M Avenue    Archéologie : Les travaux d'Igiliz, de Tit et de Tinmel primés en France    Atlas des possibles: Le jeune cinéma marocain fait trembler l'écran au Cinémed    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Essaouira l'Andalouse
Publié dans La Vie éco le 27 - 11 - 2019

Le Festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira a célébré sa seizième édition du 31 octobre au 2novembre. Dans une quinzaine de concerts, un hommage a été rendu aux voix féminines portant le patrimoine andalous, judéo-marocain et du malhoun.
En ce long week-end ensoleillé, la vie à Essaouira avait des allures de fête. S'il fait toujours bon traîner dans les ruelles étroites de la vieille ville, même au risque de se faire ruiner par les passages incessants des musiciens de rue, il y avait autre chose dans le fond sonore, lors des Andalousies Atlantiques: une sorte de musicalité propre à Essaouira, née de l'entrecroisement d'un darija et d'un hébreu, à la tonalité similaire. Il y avait de la joie également, de la découverte comme dans les grands mariages, lorsqu'on rencontre des cousins lointains et que l'on s'émerveille béatement qu'ils connaissent nos propres comptines.
Pour cette seizième édition du festival, d'accès gratuit s'il faut le préciser, l'on a prévu un nombre plus important de sièges en attente d'un public nombreux. Et il n'y en avait tout de même pas pour tout le monde. Et pour cause, le festival a offert une quinzaine de concerts nostalgie, allant de la musique andalouse au chgouri judéo-marocain, du malhoun au gharnati, en passant par aissaoua et le flamenco. Et, dans son hommage aux femmes cantatrices, le FAAE a séduit le public par certaines des plus belles voix féminines du moment.
Musique toutes
Dans quelle partie des tréfonds de la mémoire se nichent les paroles des chansons de notre jeunesse ? Que l'on soit amoureux ou pas des genres sus-cités, l'on est soudain surpris de scander des textes que l'on pensait tombés dans l'indifférence. C'est le sentiment partagé par la majorité des Marocains présents au concert d'ouverture, donné par les Hériters d'Al Andalous. La scène partagée par des musiciens de Tarab Jerusalem, sous la direction du talentueux Elad Levi et l'ensemble de l'artiste Anass Belhachemi, a ravivé les souvenirs d'une époque pas si lointaine où la musique andalouse et le chgouri peuplaient les foyers. Chantés par les talentueux Salah Eddine Mesbah, Yohai Cohen, Hanae Touk, Tamar Bloch, Hicham Dinar et Hay Korkos, les morceaux ranimés ont également enchanté le public étranger présent en nombre, pour la découverte.
Un hommage vibrant a été rendu à une grande dame de la musique andalouse, Hajja Ghita El Oufir. Dix ans après sa mort, Dar Souiri a accueilli Chaimaa Imrane, Khayra Afazaz, Samia El Antri, Majdouline Benseghir, Falak Krikez, Darya Mosenzon, Yael Lavie, Hanae El Haddad et Atika Afazaz, pour rehausser l'empreinte marquante de la première pianiste marocaine et membre de l'Orchestre national de musique andalouse de 1958 à 1992.
Tableau exceptionnel que celui présenté par la Compania Leonor Leal, directement débarquée de Séville où le flamenco puise ses racines. Plus tard en soirée, le grand musicien Omar Mettioui, à la tête de l'orchestre Rawafid, a offert au public un aperçu du legs de la tradition musicale andalouse ancestrale d'Al Ala, avant de fusionner la nouba andalouse avec le flamenco de la Compania Leonor Leal. Passé l'étonnement de la fusion parfaite, le charme fut à son comble.
Un beau concert de malhoun judéo-marocain a été donné par Asmaa Lazrek, l'une des plus belles voix du malhoun, en compagnie de l'Orchestre Al Assala de Meknès dirigé par Me Rachid Lahkim. Et l'on n'a pas attendu longtemps avant de retomber dans la nostalgie des chansons de l'impérissable Ben Omar Ziani, qui a ponctué son chant par des anecdotes de ces titres phares: Dour Biha Ya chibani, Choufou halti, Allah yatik b sbar... Et comme il est difficile d'imaginer le festival sans la présence de Raymonde Lbidaouia, la Malkah a chanté en hommage à la chanson marocaine classique et populaire, pour une clôture en beauté.
Essaouira l'Andalouse
Âmes sensibles, s'unir
L'on peut se demander ce qu'Essaouira aurait d'andalou pour accueillir ce festival dédié aux musiques d'outre-Méditerranée. «L'Andalousie plurielle vit au delà de ses frontières géographiques. Grâce à la musique née sur ses terres, elle vit dans les esprits des gens qui la portent. Et par son héritage culturel, Essaouira est également andalouse», vous répond André Azoulay, président fondateur de l'Association Essaouira Mogador, lors du forum qui se tenait à Dar Souiri dans les matinées du festival. De grands moments d'émotion ont accompagné les échanges et confessions autour des origines andalouses de certaines familles souiris juives ou musulmanes et ce, en présence de personnalités et de public espagnols.
D'autres moments forts de communion ont émaillé le festival, tels que le concert de Susanne Harroch, rendant hommage aux chants darija et hébreu de la communauté juive d'Erfoud, ou encore celui de Dalila Meksoub, chantant pour la première fois une qsida louant le Prophète Mohammed sur un texte du grand poète juif, le maâlem Ayouch Benmouyal Souiri.
Essaouira l'Andalouse
«A la Zaouia Kadiriya, nous avons chanté des qsaids spirituelles avec nos frères musulmans, pour la première fois dans un lieu de culte. C'était un grand moment pour nous», confie Amos Maimaran, musicien du groupe Tarab Jerusalem, pour qui ce retour à Essaouira a été émouvant de bout en bout. «Nous étions tellement inspirés par cette rencontre avec les amis artistes rencontrés que nous avons prolongé les concerts, de façon imprévue, dans un restaurant de la ville qui nous a laissés jouer jusqu'à cinq heures du matin ! C'était le paradis pour nous», dit-il, bouleversé.
Si «le paradis n'est pas sur terre, il y en a des morceaux», comme dirait Jules Renard. Et Essaouira s'y assimilait visiblement lors de cette seizième des Andalousies Atlantiques. Seul reproche que l'on puisse formuler au festival, c'est qu'il n'ait pas été donné sur la place emblématique Moulay Hassan, pour une communion plus grande et pour qu'un tel patrimoine, aussi beau que divers, ne tombe pas dans l'oubli. En outre et par ces temps de la discorde et des haines en tous genres, une transmission directe des Andalousies Atlantiques sur la télévision nationale n'aurait pas été un luxe. A bon entendeur...


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.