Des laboratoires mondiaux peinent à écouler leurs médicaments au Maroc. La DMP toujours plus vigilante n Un circuit d'homologation classique mais rigoureux. Les médicaments génériques, les compléments alimentaires et les produits cosmétiques sont 3 familles distinctes de produits. Pour autant, leur commercialisation sur le territoire marocain est soumise à la même autorité : la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP). Certaines enseignes, telles que Forever Living, arrivent sans grand mal à faire homologuer leurs produits. D'autres, comme Sun Pharma, éprouvent des difficultés. Récemment installés au Maroc par voie d'implantation industrielle, cette enseigne indienne, leader mondial dans l'industrie pharmaceutique, ne comprend pas l'écart «béant» qui existe entre les conditions d'homologation en vigueur au Maroc et celles communément acceptées dans le monde. Anurag Agrawal, directeur général associé de Sun Pharma, explique à La Vie éco que «depuis que nous avons entamé l'homologation de nos produits au niveau mondial, imposée par nos ambitions internationales, nous avons réussi à faire valider plus de 300 de nos références. D'ici à fin 2020, ce nombre sera porté à 500. Pourtant, nous avons toujours du mal à obtenir les homologations au Maroc». Interrogés sur leur approche, le management de Sun Pharma, représenté par Rajeev S. Mathur, nous a confié que «le Maroc nous semble plus exigeant que l'Europe en termes de critères de validation des dossiers d'homologation», et que leur erreur était de supposer que l'obtention d'homologation en Europe et aux Etats-Unis allait rendre commercialisables leurs produits au Maroc, a fortiori lorsque le Royaume est lié à ces deux marchés par des accords commerciaux très poussés. Dans la réalité, zone de libre-échange ou non, chaque produit pharmaceutique ou apparenté passe impérativement par les microscopes de la DMP. Une source au sein de cette dernière explique que «la DMP est connectée de manière permanente à tous les organismes mondiaux de contrôle des produits pharmaceutiques, parapharmaceutiques, compléments alimentaires et cosmétiques. Dès qu'un produit est signalé, la DMP réagit instantanément». Et de poursuivre : «Lorsqu'il s'agit de compléments alimentaires ou autres produits qui ne rentrent pas dans la définition de ce qu'est un médicament, des mesures de contrôle des composantes et des dosages sont effectuées afin de déterminer si, d'une part, le produit est bel et bien ce qu'il prétend être (à savoir un complément ou un produit cosmétique), et, de l'autre, s'il présente un quelconque danger pour le citoyen marocain». En revanche, «lorsqu'il s'agit de médicament, générique ou non, c'est une autre batterie de tests qui s'impose. Le fait que certains produits soient rejetés est une chose courante mais pas anormale. Nous avons des critères précis. Il faut les respecter», conclut notre source. Les compléments alimentaires à la loupe Le cas de Forever Living est représentatif à plusieurs égards, puisque l'approche adoptée par ce groupe tranche radicalement avec celle de Sun Pharma. Au lieu d'annexer à leurs dossiers des homologations obtenues par d'autres pays, Forever Living a choisi de travailler main dans la main avec le ministère de la santé et la DMP. En effet, tous les produits cosmétiques et compléments alimentaires que Forever commercialise au Maroc sont homologués par le ministère de tutelle. Les produits sont systématiquement contrôlés sur toute leur chaîne de valeur, de la récolte de l'aloe vera dans les plantations à la fabrication, en passant par la phase de testing dans les laboratoires et jusqu'à la commercialisation. D'ailleurs, le siège de Forever Living a été placé à proximité des bureaux du ministère. Antoine Carello, Directeur des opérations de Forever Living Products Maroc