L'année 2019 devrait être achevée avec 28,5 millions de comptes, selon les estimations des banquiers. Les banques participatives ont recruté 56 000 nouveaux clients en 2018. La capillarité du réseau bancaire marocain est proche de celle des pays développés avec 25 agences pour 100 000 habitants. Les offres des établissements de paiement sont venues élargir l'éventail des services financiers. En 2019, les banques commerciales ont, toutes, recruté durant les premiers six mois plus de clients qu'à fin juin 2018. C'est du moins ce qui ressort de leurs comptes semestriels. L'enrichissement de fonds de commerce a été plus remarqué chez les grandes banques qui ouvrent en moyenne entre 450 000 et 500 000 comptes par an. Les trois premiers groupes bancaires, en l'occurrence Attijariwafa bank, BMCE Bank Of Africa (BBOA) et la Banque populaire, en plus de Al Barid Bank, concentrent plus de 80% de la nouvelle clientèle des établissements de crédit. «L'on devrait être sur une croissance de 4 à 5% des ouvertures de nouveaux comptes, soit quasiment le même niveau de croissance qu'en 2018», confie le DGA d'une grande banque. A en croire cette estimation, le secteur finira l'année avec 28,5 millions de comptes, soit 1,5 million de plus qu'en 2018. A fin 2018, le nombre de comptes bancaires a ralenti avec une hausse annuelle de 4,7% à environ 27 millions, après 6,4% à fin 2017. Les banques participatives ont, de leur côté, recruté 56 000 nouveaux clients. Il faut dire qu'à ce rythme, de larges populations sont incluses financièrement. En effet, selon les données de Bank Al-Maghrib, le nombre de particuliers ayant au moins un compte bancaire, rapporté à la population adulte est de 60%. Par genre, ce taux ressort à 40% pour les femmes et 77% pour les hommes. Par tranches d'âge, 24% des personnes âgées de 15 à 24 ans détiennent un compte bancaire. Cette proportion atteint, pour les personnes âgées de 25 à 59 ans, 69% contre 65%, et se situe, pour les personnes âgées de plus de 60 ans, à 83%. Toutes ces données démontrent le chemin parcouru pour bancariser les personnes exclues du système financier. Cependant, de l'avis des experts, l'inclusion financière est un concept beaucoup plus général que la bancarisation. Elle signifie la possibilité donnée aux individus et aux entreprises d'accéder à un large éventail de produits financiers via une multitude de canaux, en contournant justement l'insuffisance de l'extension des réseaux bancaires. A ce titre, les banques ont opéré une avancée certaine en matière de bancarisation multi-canal et du mobile banking. De plus, les offres des établissements de paiement sont venues élargir l'éventail des services financiers et ainsi permettre au plus grand nombre d'aspirer à l'inclusion financière. Au cours des dernières années, la capillarité des réseaux bancaires et assurantiels a fortement progressé au Maroc grâce notamment au développement de réseaux cash et IOB qui ont joué un rôle important dans son extension en points d'accès. En l'espace de dix ans, le nombre d'agences pour 1 000 habitants a doublé, les cartes bancaires en circulation ont quadruplé, et le taux de bancarisation est passé de 25% à environ 60%. En parallèle, l'offre financière a connu de grands changements et beaucoup de nouveautés. C'est toute la chaîne de valeur des services financiers qui a amorcé sa montée en gamme. De plus, on passe d'une logique de réseau physique à un réseau dématérialisé. Ainsi, le nombre de points d'accès bancaires (agence bancaire, IOB, GAB, sociétés de transferts de fonds) a plus que doublé depuis 2010, passant de près de 4800 points à près de 12 700 en 2017, soit une évolution de 22% par rapport à 2016. Aujourd'hui, le réseau bancaire marocain présente une capillarité plus élevée que celle des pays comparables et proche de celle des pays développés, à environ 25 agences pour 100 000 adultes. Ce niveau est par exemple comparable à celui du Danemark (24 agences). Quant au réseau d'agents d'assurance, il a crû d'environ 4% par an depuis 2010. Il compte environ 1900 actuellement. Cependant, cette performance en nombre de points d'accès n'est pas uniformément répartie sur le territoire. Cette disparité est accentuée entre le monde urbain et rural suite à la forte concentration des points d'accès en milieu urbain. En effet, si la densité bancaire correspond à 1 point d'accès pour 2 005 adultes12 en moyenne, elle n'est que de 1 point d'accès pour 11 049 adultes en milieu rural. Selon BAM, cette situation s'explique en grande partie par le modèle économique de l'agence bancaire classique qui requiert un nombre minimal de clients pour amortir les charges fixes et qui n'est pas adapté à la faible densité des zones rurales et au faible niveau de revenu dans certaines zones. S'agissant du réseau d'assurance, il reste en dessous du niveau de certaines économies comparables malgré son développement relatif au cours des dernières années. En effet, le Maroc compte 1900 agents d'assurance et 500 courtiers, soit moins de 10 agents pour 100 000 adultes contre 31 pour le Kenya, 47 pour le Mexique et 219 pour l'Inde. Cette contre-performance s'explique en partie par le statut actuel de la profession d'agent dont les conditions d'exercice sont restrictives (licence universitaire, examen professionnel...).