Une fois que ces indicateurs de développement humain se sont améliorés, c'est tout le pays qui sera rapidement tiré vers le haut, loin de tout populisme qui n'apporte que de fausses solutions. Au Maroc, les débats publics des deux dernières années ont conduit à une unanimité sur de grands sujets, tous en relation directe avec le climat social, économique et politique. Parmi ces grands thèmes, l'urgence de réduire les inégalités sociales devenues intolérables. En effet, l'évolution de l'indice GINI, selon le rapport Oxfam datant d'avril 2018, place le Royaume en tête des pays les plus inégalitaires de l'Afrique du Nord. Plus encore, s'il est en baisse chez nos voisins, ce qui est une bonne chose, il est quasi stable au Maroc depuis une décennie. Dans son rapport publié en septembre 2018, le CESE s'était penché sur la question et a conclu qu'une action en profondeur pour corriger les inégalités économiques, sociales et territoriales n'est pas suffisante. Sans renforcement de la justice sociale, sans reddition des comptes, sans une bonne gouvernance couplée à la lutte contre la corruption et contre toutes les formes d'abus, il ne peut y avoir de résultats probants, avait conclu le rapport. Des secteurs comme l'éducation, la santé ou encore les services publics doivent être améliorés rapidement. Idem pour l'emploi, notamment celui des jeunes. Le monde rural est également appelé à changer de façon à permettre aux couches moyennes d'y émerger. Une fois que ces indicateurs de développement humain se sont améliorés, c'est tout le pays qui sera rapidement tiré vers le haut, loin de tout populisme. Le nouveau modèle de développement en cours de réflexion sera certainement adossé aux principes qui précèdent. Il s'agit là d'une nouvelle étape qui s'ouvre pour le Maroc. Ce n'est pas un changement anodin. Et maintenant que les objectifs sont clairs, reste à trouver les bonnes personnes pour le mener à son terme.