Migrants illégaux : Nasser Bourita appelle à une accélération des procédures    Droits de l'Homme : Le Maroc, un acteur majeur au niveau continental (CNDH)    Kenya. Le vice-président Rigathi Gachagua destitué    Migration: L'approche marocaine mise en avant à Addis-Abeba    Décision de la CJUE : L'Espagne attachée à des « relations stables » avec le Maroc    Mhamed Echkoundi : « L'initiative royale de l'Atlantique Sud repositionne la sous-région dans une mondialisation en gestation »    L'UNESCO et le CSPJ forment les juges à l'IA    DGI: Prorogation de la mesure sur la régularisation fiscale pour les entreprises inactives    Tanger, Semaine des océans : appel à un Fonds bleu pour l'Afrique    World Power to X Summit : Le Maroc pourrait capter jusqu'à 4 milliards de dollars    La transformation du capital humain au cœur d'une rencontre des DRH    Nation Sportive ouvre son 2 -ème Club UFC Gym à Rabat    African Digital Summit : Focus sur les stratégies numériques et les priorités des annonceurs    Mozambique. Les forêts menacées    Tchad. Les inondations affectent 1,5 millions de personnes    France : L'Assemblée nationale rejette une motion de censure contre le gouvernement Barnier    L'UE met à jour sa liste noire des paradis fiscaux    TikTok poursuivie en justice par de nombreux états américains    Le maire de New York accusé de corruption, la Turquie impliquée    Le Nobel de chimie attribué à un trio qui a mené des recherches sur les structures de protéines    Le Wydad se fait surprendre par la Jeunesse Sportive Soualem    La CAF lève le voile sur l'affaire RSB-USMA, le club algérien conteste !    Qui est Ricardo Sá Pinto, le nouvel entraîneur du Raja !    Elim. CAN 2025. Le programme des matchs de la troisième journée    Cameroun. Le gouvernement rassure, Paul Biya va bien    Info en images. La boisson marocaine "La Cigogne" fait son comeback    Al Shabab : Abderrazak Hamdallah de retour après avoir contracté une blessure    Coupe d'excellence 2024/25: résultats et suite du programme    Les températures attendues ce mercredi 9 octobre 2024    Errachidia. Une nouvelle clinique d'Akdital    Accidents de la circulation: 25 morts et 2.967 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    Le temps qu'il fera ce mercredi 9 octobre 2024    Le Maroc en pôle position dans la prévention contre le Mpox    Le Pavillon Dar Al Maghreb ouvert au Parc MIA au Qatar    Festival Mawazine : Voici les dates de la 20e édition    Mawazine revient pour une 20è édition en juin 2025    Cinq marocains participeront à la Biennale de l'Art Africain Contemporain "Dak'Art 2024"    Air Arabia Maroc lance une nouvelle liaison directe entre Tétouan et Rotterdam    Les causes profondes de la colère des avocats contre le Code de procédure civile    La Cigogne fait son retour dès le mois d'octobre dans les commerces    IRCAM : présentation du guide de l'enseignant de la langue amazighe aux Instituts supérieurs de formation des cadres    Consécration d'une œuvre non occidentale ?    Une caravane médico-chirurgicale maroco-américaine fait escale à Dakhla    L'Université Hassan II de Casablanca s'allie à Oracle, Huawei et Cisco    Rabat désignée par l'UNESCO "Capitale mondiale du livre 2026"    Le réalisateur danois Thomas Vinterberg, président du jury du 21è FIFM    Cinéma : Le CCM dévoile la liste des projets de longs métrages retenus pour le Concours Pitch    Le rapprochement entre le Maroc et l'Afrique du sud avance à petits pas    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rapport Oxfam : Le Maroc reste le pays le plus inégalitaire du Nord de l'Afrique
Publié dans Finances news le 20 - 01 - 2020

Au niveau mondial, les 22 hommes les plus fortunés au monde possèdent plus que l'ensemble de la population féminine de l'Afrique.

A la veille du Forum économique mondial (FEM) de Davos, en Suisse, Oxfam révèle dans son dernier rapport annuel sur les inégalités mondiales que les 2.153 milliardaires du monde se partagent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, qui comptent pour 60 % de la population de la planète.
Ce rapport, intitulé «Celles qui comptent», montre comment «notre modèle économique sexiste exacerbe les inégalités en mettant des richesses considérables entre les mains d'une élite fortunée, aux dépens des personnes ordinaires, en particulier les femmes et les filles pauvres».
L'ONG met ainsi en avant quelques données marquantes : Les 22 hommes les plus fortunés au monde possèdent plus que l'ensemble de la population féminine de l'Afrique ; Les femmes et les filles assument chaque jour l'équivalent de 12,5 milliards d'heures de travail de soin non rémunéré, un travail dont la valeur serait d'au moins 10.800 milliards de dollars chaque année, soit plus de trois fois la valeur du secteur des technologies à l'échelle mondiale.

Maroc : moins de pauvreté mais toujours autant d'inégalités
Selon Abdeljalil Laroussi, responsable de plaidoyer et campagne à Oxfam au Maroc, «il est impossible de combler le fossé entre les riches et les pauvres sans adopter des politiques visant expressément à lutter contre les inégalités, et trop peu de gouvernements mettent en œuvre de telles politiques».
Au Maroc, au cours des vingt dernières années, la croissance a été dynamique, et le pays a affiché un succès certain dans la réduction de la pauvreté qui se situe aujourd'hui en dessous de 5%, note l'ONG.
Mais, les résultats seraient d'autant plus positifs dans un contexte de réduction des inégalités. En fait, ni la croissance continue ni la réduction de la pauvreté n'ont été accompagnées par une baisse des inégalités, déplore Oxfam.
Le Maroc est ainsi classé 143e sur 153 pays par rapport à l'indice mondial de disparité entre les sexes, selon le rapport du Forum Economique mondial 2020. Le Maroc reste le pays le plus inégalitaire du Nord de l'Afrique et dans la moitié la plus inégalitaire des pays de la planète, relève Oxfam.
L'année dernière, Oxfam a montré qu'il faudrait 154 ans à une personne salariée au SMIG pour gagner ce que reçoit en 12 mois l'un des milliardaires du Maroc, rappelle l'ONG.
Ce rapport de 2019 soulignait aussi qu'un.e Marocain.e sur huit est en situation de vulnérabilité, c'est-à-dire susceptible de basculer dans la pauvreté à tout moment.
«Ces inégalités n'ont rien de naturel mais sont le résultat des choix politiques et d'un modèle de développement injuste. Un modèle qui a été remis en cause par le Roi après son discours au Parlement en octobre 2018 ce qui a permis de lancer le débat et la réflexion autour du modèle de développement du Maroc, attestant de fait de ses limites, marquées par une prédominance de l'économie de rente et le recours à des pratiques exclusives et non transparentes», commente Laroussi.

Les normes patriarcales favorisent les inégalités
Les femmes et les filles sont parmi les personnes qui profitent le moins du système économique actuel, affirme l'ONG. Elles passent des milliards d'heures à s'occuper des repas, du nettoyage, de la garde des enfants et de l'accompagnement des personnes âgées. «Le travail de soin non rémunéré est le moteur caché qui fait tourner nos économies, nos entreprises et nos sociétés. Il est principalement réalisé par des femmes qui manquent souvent de temps pour s'instruire, gagner un salaire décent ou participer à la gestion de la société, et qui sont donc piégées au bas de l'échelle économique», souligne le rapport.
«Même si les normes sociales sont en transformation continue, les normes patriarcales prévalent toujours dans les perceptions des rapports sociaux de genre et favorisent les inégalités et les violences envers les femmes et les filles, dans le cadre conjugal et familial comme dans l'espace public, le phénomène des « petites bonnes » et les inégalités femmes-hommes sur le marché du travail en sont des parfaites illustrations», témoigne Mounia Semlali Responsable de Programme Justice de Genre à Oxfam au Maroc.
Pour Abdeljalil Laroussi, «les gouvernements sont à l'origine de la crise des inégalités, ils doivent agir de toute urgence pour y mettre fin. Ils doivent veiller à ce que les grandes entreprises et les particuliers fortunés s'acquittent de leur juste part d'impôts, tout en investissant davantage dans les services publics et les infrastructures pour réduire la charge de travail des femmes et des filles.
Des investissements dans l'eau et l'assainissement, l'électricité, les soins aux enfants et les soins de santé permettraient de faire gagner du temps aux femmes et d'améliorer leur qualité de vie».
Oxfam au Maroc souhaite à nouveau mettre en lumière les inégalités au Maroc ainsi que sur les normes sociales qui les alimentent et les violences dont les femmes et les filles y sont les premières victimes. Oxfam réaffirme que seul un modèle de développement juste, égalitaire et inclusif pourrait répondre aux attentes sociales et réduire le fossé des injustices. La lutte contre les inégalités et la pauvreté doit être au cœur de la réflexion de la commission mandatée pour la révision du modèle de développement ainsi que l'ensemble des actions de politiques publiques au Maroc.
L'ONG appelle le gouvernement à adopter prioritairement «un objectif ambitieux et quantifié de réduction des inégalités à l'horizon 2030 dans le cadre des objectifs de développement durable».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.