Le Maroc a un problème de modèle économique, de chômage des jeunes... ceci sans compter les inégalités sociales. L'accumulation de ces problèmes aurait dû alerter les gouvernements successifs. En voilà un secteur qui fonctionnait bien dans les années 70-80 et même jusqu'à la fin des années 90, et qui, par manque de vision et du fait de la multiplicité des intervenants et de la course aux chiffres, a fini par flancher. La formation professionnelle initiale est devenue – scénario complètement inimaginable au moment de sa mise en place – une fabrique à chômeurs, alors qu'elle était conçue pour être une solution alternative pour l'accès des jeunes à l'emploi. Tout le monde savait depuis des années qu'il y avait péril en la demeure. Les statistiques alarmantes du HCP et les plaintes répétitives du patronat, qui n'arrêtait pas de pointer du doigt le mélange des genres et la mauvaise gouvernance, le prouvent. Le constat d'échec a également été fait par de nombreux organismes, appelant à intervenir de toute urgence pour stopper l'hémorragie, dans un secteur tout autant social qu'économique. Venons en à ces deux volets. Le Maroc a un problème de modèle économique, de chômage des jeunes, de formation, ainsi qu'une réelle difficulté à se projeter dans l'avenir, ceci sans compter les inégalités sociales. L'accumulation de ces problèmes aurait dû faire en sorte que les gouvernements successifs réagissent promptement. Et pourtant aucun n'a prêté une oreille attentive aux signaux d'alerte. Il a fallu que le Souverain s'en charge et appelle à une refonte totale du système de la formation professionnelle. Il a fallu également beaucoup de réunions pour qu'il obtienne ce qu'il souhaitait : des plans à long terme basés sur un diagnostic rigoureux, extrêmement ambitieux et incluant une composante régionale. Cet exemple en dit long sur l'incapacité des acteurs politiques à anticiper, le manque d'écoute dont ils font souvent preuve face à des problématiques pourtant majeures, avec tous les dégâts que cela peut engendrer.