Sauf cas de changement de poste, les salaires évoluent en moyenne de 5% quand tout va bien. Négociez également des avantages en nature. Contribution à la performance, standards du marché, comparaison avec les objectifs. Préparez des arguments solides. Bientôt la fin de l'année. Apparemment, pour nombre d'entreprises, l'exercice a été plutôt satisfaisant, du moins si l'on se réfère aux différentes enquêtes de conjoncture publiées par les organismes spécialisés et les commentaires de bon nombre de dirigeants. Pourtant, ces derniers se gardent souvent de le crier sur les toits de peur de susciter les appétits, et pas seulement du fisc. On le sait, quand tout va bien, les collaborateurs ne manquent pas eux aussi de réclamer leur part du gâteau. C'est la raison pour laquelle la fin de l'année est une période où les débats sur la politique de rémunération font recette dans les couloirs ou devant les machines à café des entreprises. Chacun y va de ses arguments pour justifier ses attentes. Il y a pas si longtemps, d'ailleurs, dans nombre d'entreprises, et notamment pour le personnel de support, le syndicat, qui était en charge de ce dossier, réclamait souvent une augmentation uniforme pour tous. Cette approche a été progressivement abandonnée au profit de l'individualisation, pratique aujourd'hui courante chez la population des cadres, et qui se traduit par la croissance de la part variable de la rémunération. Les enquêtes de rémunération sont utiles pour calibrer les demandes d'augmentation Dans tous les cas, pour améliorer son quotidien, la première idée est de demander une augmentation nette du salaire de base. Mais comme, pour l'entreprise, tout accord dans ce sens se traduit par des charges définitives, il est presque impossible de décrocher le gros lot. D'après les enquêtes de rémunération effectuées par les cabinets de la place pour ces dernières années, les salaires connaissent une évolution stable de 5% en moyenne chaque année. Pour certains spécialistes de la rémunération, il est peu probable que les entreprises fassent preuve de plus de prodigalité de peur de laisser déraper les charges. Pour mettre tous les atouts de son côté, il faut quand même que la demande soit argumentée. Inutile d'aller affronter son patron si l'entreprise est déficitaire ou en stagnation. En revanche, si les bénéfices sont importants, votre audace ne sera pas considérée comme une provocation. Le moment venu – l'évaluation annuelle est souvent propice à ce genre de demande – apportez des exemples montrant en quoi votre présence a profité à l'entreprise, ou justifiant des objectifs atteints et validés. Pour optimiser votre argumentation, utilisez les critères avec lesquels votre employeur évalue le rendement et renseignez-vous sur les différents types de réalisations qui comptent à ses yeux, sans oublier de vous appuyer sur les standards du marché : les enquêtes de salaires donnent une idée sur les pratiques en vigueur dans un secteur ou une profession. Une augmentation du salaire de base est très importante parce qu'elle reste sur la fiche de paie et entre en ligne de compte pour le calcul de la retraite. Mais, compte tenu des tendances en matière de rémunération, le fait de ne pas décrocher une telle augmentation ne constitue pas un drame. Accrochez-vous alors à la part variable. L'entreprise est peut-être plus disposée à lâcher prise sur les autres éléments de salaires comme les primes, les avantages en nature (voiture de fonction, téléphone portable, carburant…) ou d'autres éléments de salaires, comme la retraite complémentaire souscrite directement auprès d'une compagnie d'assurance. «Pour une entreprise, cette partie variable permet de fidéliser et de récompenser en fonction des performances individuelles et de la position hiérarchique, sans augmenter de manière démesurée les charges sociales», commente Houcine Berbou, consultant senior à LMS ORH. Cette vision est d'ailleurs partagée par les cadres, même si la partie fixe du salaire reste une question primordiale.