Les centres de formation sont des actifs très importants que les clubs doivent gérer selon les nouvelles exigences des sociétés sportives. Le cas des clubs mono-disciplinaires est plus facile à régler. Outre les règlement intérieurs, la situation des finances et celle de la gouvernance, la difficulté ou non de se mettre en conformité avec la loi s'explique, entre autres, par le nombre de sections sportives que regroupe un club. En tout cas, parmi les dix clubs ayant franchi l'étape de l'agrément, le FUS de Rabat, le DHJ et l'Olympique de Dcheira (OD) constituent chacun un cas typique de transformation en S.A. Leurs dirigeants partagent leur expérience. Le DHJ et le choix de la société de gestion Le DHJ a été parmi les dix clubs ayant réussi l'étape cruciale d'obtention de l'agrément. Octroyé par le ministère de la jeunesse et validant la conformité des règlements intérieurs des clubs à la loi 30-09, il ouvre la voie à l'association sportive de créer une S.A. et lui confier la gestion de ses actifs professionnels. Selon Abderrahmane Khalid, vice-président du DHJ en charge du dossier de la transformation en S.A., ce club, dont les nouveaux statuts S.A. sont en cours de validation auprès du ministère de la jeunesse et des sports, est en pleine évaluation de ses actifs. «Nous pouvons faire le transfert de ces derniers à notre rythme, une fois la S.A. créée. La commission de la gouvernance au sein de la FRMF a voulu accorder plus de souplesse à tous les clubs», a-t-il déclaré. Concernant la nature des actifs, outre les biens possédés par les clubs, les contrats signés avec les joueurs viennent en tête. Les centres de formation sont aussi des actifs très importants que les clubs doivent gérer selon les nouvelles exigences des sociétés sportives. Qu'a fait le DHJ à ce propos ? «Nous avons opté pour une société de gestion à laquelle nous allons affecter cette tâche d'évaluation des actifs, mais aussi d'autres tâches à gérer. C'est la démarche que nous avons adoptée au sein du club, en attendant l'évaluation complète de tous nos actifs», répond M. Khalid. L'Olympique Dcheira, le cas de l'association mono-disciplinaire L'OD est l'un des trois clubs de la D2 à avoir réussi à décrocher l'agrément du MJS grâce au changement des statuts, effectué l'année écoulée, et la conformité de ses règlements intérieurs à la loi 30-09 qui s'en est suivie. Commence pour l'Olympique Dcheira une étape très critique, en collaboration avec la commission du contrôle de gestion de la FRMF. Il s'agit selon Ismaïl Zitouni, président de l'OD, de l'apurement des dettes, la résolution des litiges et la réalisation d'un équilibre financier. «Une fois cet équilibre atteint, nous déciderons au cours d'une assemblée générale du lancement de création de la S.A.», a-t-il précisé. Si les raisons de la défaillance des comptes au sein de la plupart des clubs sont nombreuses, à l'image des contrats exorbitants qu'ils signent avec les joueurs, et l'impact que cela a sur les finances, l'OD a un avantage de taille, comparé aux autres clubs. «Notre section de football, la première dans le club, a décidé à un moment donné de notre histoire de rester indépendante et de se développer à l'écart des autres sections. A l'avènement de loi 30-09, cela nous a permis de décrocher l'agrément en tant qu'association mono-disciplinaire», a souligné M. Zitouni qui explique ce succès par la bonne organisation de son club. Un point commun avec des ténors du football national comme le FUS, pourtant pluridisciplinaire. Le FUS, pionnier du processus de transformation Le FUS, club pionnier dans ce processus, est la seule association sportive au Maroc à avoir obtenu un agrément en tant qu'association pluridisciplinaire (onze sections sportives). Néanmoins, comme nous l'a confié son président Hamza El Hajoui, le club de la capitale «attend les autres clubs afin qu'ils accélèrent aussi la cadence de la transformation d'associations sportives en sociétés anonymes». Cette nécessité pour les clubs d'entreprendre les démarches de création de S.A. au même rythme est importante. En effet, le passage au régime de S.A. implique l'assujettissement à de nouvelles dispositions légales, une nouvelle organisation (conseil d'administration, comités d'investissement, de risque et d'audit, etc.) et de nouvelles responsabilités. Il est ainsi inconcevable qu'un seul club y soit soumis, et pas tous les autres clubs. Transformation des clubs en S.A. A Lire aussi : Transformation des clubs sportifs en société anonyme : l'épineuse question de la fiscalité. Lakjaa : «Les premières sociétés anonymes sportives seront créées cette année»