La société turque Unluer veut également ouvrir des points de vente de viande en ville. La concession rapportera à la ville 40 MDH en 2008 pour 27 000 tonnes de viandes produites. Un investissement de 11 MDH prévu et des ambitions également pour les autres villes. Le complexe d'abattage de viandes rouges de Casablanca a changé de concessionnaire le 19 mai dernier. Les espagnols de Vizcanio-Dejar Gypisa ont cédé la place à une autre entreprise, turque cette fois-ci, baptisée Unluer, un professionnel installé dans son pays et en Roumanie. A ce jour, la teneur du cahier des charges est encore gardée secrète et la mairie refuse d'en livrer les grandes lignes. Les détails sur l'investissement du nouveau-venu sont également encore inconnus. Les responsables du dossier se contentent de laisser filtrer quelques bribes d'informations comme l'annulation de la clause qui donnait 12 % du chiffre d'affaires au concessionnaire qui ne percevra, désormais, que 1,17 DH par kg produit. L'autre élément mis en avant est que les frais au titre de la consommation d'eau et d'électricité (environ 3 MDH par an) qui étaient à la charge de la ville sont désormais supportés par le nouveau gestionnaire délégué. On concède, en outre, que la totalité du volume d'abattage, selon la mairie, est passée de 18 000 tonnes en 2002 pour s'établir à 25 000 tonnes dernièrement. Et l'on tablerait sur un volume de 27 000 tonnes pour 2008. Surtout, dit-on, les taxes ont été ramenées à 2,50 DH par kg abattu contre 5,15 DH par kg, tarifs appliqués au moment de l'ouverture du nouveau complexe. Outre cette taxe, chaque tête de bétail introduite dans les abattoirs paie un montant fixe de 50 DH. Les Turcs visent les abattoirs d'autres villes A en croire les responsables du dossier, le Conseil de la ville de Casablanca bénéficiera d'une recette estimée à 40 MDH pour l'année en cours, contre une moyenne de 30 millions par exercice durant les 5 années de gestion de la société espagnole. Reste qu'on est encore loin des 50 MDH, pour une production moyenne de 30 000 tonnes par an, que rapportaient à la ville les anciens abattoirs fermés pour cause de vétusté. Si l'on se fie aux déclarations des représentants du concessionnaire turc, les redevances versées à la ville pourraient très vite augmenter. En effet, le concessionnaire compte investir un million d'euros (11 MDH) et porter la production à 40 000 tonnes par an très rapidement. Les ambitions sont encore plus élevées. Tout en soulignant que, dans leur pays d'origine, ils ont investi aussi bien dans le domaine de l'élevage que de la restauration, les Turcs annoncent qu'ils ont la ferme intention de créer des points de vente en ville et souhaitent aussi se porter candidats pour la gestion des abattoirs d'autres villes. Du côté du Conseil de la ville, on estime que l'actuel concessionnaire, contrairement à l'ancien, est un vrai professionnel qui est présent dans toute la filière, qu'il s'agisse de la découpe, du conditionnement ou de l'industrie de la viande, en général. Ce qui est une garantie pour le développement de plusieurs activités autour de l'abattage et, bien sûr, un gage de production d'une viande répondant aux normes internationales les plus exigeantes. En tout cas, les conditions matérielles semblent réunies. Le complexe, qui a coûté 70 MDH et emploie 274 personnes, est l'une des réalisations les plus modernes au monde en la matière.