La production devrait atteindre 30 000 tonnes en 2007 contre 19 000 en 2004. Les relations entre le gestionnaire espagnol et les chevillards semblent s'améliorer. A chaque fois que les prix de la viande rouge connaissent un soubresaut, la même question revient: les nouveaux abattoirs de Casablanca, mis en service en 2004, ont-il été une bonne ou une mauvaise affaire ? Une question que certains chevillards n'hésitent pas à mettre en avant avec comme argument l'introduction par le Conseil de la ville de nouvelles taxes pour amortir le coût de construction de l'édifice, de 700 MDH. L'on se souvient encore de la dernière grève, en mai 2007, quand les chevillards avaient accusé le gestionnaire espagnol, GVGB Maroc, à tort, d'avoir introduit une nouvelle taxe de 0,17 DH le kilo. Une taxe qui avait en réalié été décrétée par le Conseil de la ville et ne profitaient pas au gestionnaire. Capacité de production des abattoirs : 80 000 t Hormis cet incident, les responsables de la société espagnole confient, comme pour répondre aux doutes des professionnels, que la situation des abattoirs de Casablanca connaît une évolution satisfaisante. En 2004, année de l'entrée en service du nouveau complexe d'abattage, sa production avait été de l'ordre de 19 500 tonnes par an. Aujourd'hui, il en produit 24 000 à 30 000 tonnes. Certes, c'est encore en deçà du besoin de la métropole et de sa périphérie, estimé à 45 000 tonnes. C'est dire que l'abattage clandestin a encore de beaux jours devant lui. Les Espagnols restent cependant confiants au vu de l'évolution du rythme d'abattage, qui est aujourd'hui de 2 500 tonnes par mois, et de la capacité théorique du complexe qui est de 80 000 tonnes par an. Bien évidemment, les difficultés d'exploitation du nouveau complexe étaient prévisibles pour plusieurs raisons. D'abord, l'introduction de nouvelles taxes dépassant 5 DH par kg sur les quartiers de viande commercialisés. Ensuite, dans la mesure où l'abattage peut se faire dans les souks environnants à moitié prix, il était clair que les 400 à 450 chevillards qui approvisionnent la ville n'allaient pas accepter facilement ce surcoût qui réduit leur marge. Il y a aussi les nouvelles méthodes de travail imposées pour des raisons d'hygiène qui font que ces chevillards sont exclus du processus d'abattage et se contentent d'attendre la livraison de la viande. Un autre fait a également pesé sur l'activité : l'absence de toute politique commerciale de la part des exploitants des abattoirs. En effet, dans la mesure où c'est la Ville qui décide des taxes, le gérant n'a pas une marge de manœuvre suffisante pour entreprendre une approche marketing destinée à fidéliser les chevillards et à augmenter le volume d'abattage.