Les projets réalisés sur les treize années concernent la santé, l'éducation, l'épanouissement des jeunes et l'inclusion économique. Depuis son lancement en 2005, l'Initiative nationale pour le développement Humain (INDH) a permis la réalisation de 40 000 projets et a profité à 10 millions de bénéficiaires directs et indirects. Ce qui représente un coût global de 42,8 milliards de dirhams. Ces indicateurs attestent des résultats concrets de cette initiative pour le développement humain. Mais il ne faut pas seulement s'arrêter, selon Nadira Guermaii, gouverneur-coordinatrice de l'INDH, «aux chiffres et statistiques, il faut aussi et surtout voir l'amélioration concrète et tangible des conditions de vie des bénéficiaires porteurs de projets divers». En effet, on peut citer, par exemple, le changement notable des conditions de vie de cette jeune fille, originaire de Imintanoute, qui s'est lancée, avec cinq autres partenaires, dans la fabrication de panier en doum. L'opération «Zéro Mika», visant l'interdiction de l'utilisation des sacs en plastique fut une bonne opportunité pour ces jeunes qui ont pu, avec l'appui de l'INDH, constituer une entreprise de 10 personnes spécialisée dans la production de paniers. Analphabète, cette jeune fille a suivi une formation en vue de développer son entreprise qui aujourd'hui s'est lancée dans la vente en ligne de ces paniers. L'INDH a créé 9 400 activités génératrices de revenus... Dans une autre région du pays et dans un tout autre secteur, l'INDH a permis également à sept ingénieurs agronomes d'une petite commune dans les environs de Midelt de se lancer dans la culture du pommier sur les quatre hectares qui leur ont été octroyés. Aujourd'hui, ils sont 47 bénéficiaires à travailler sur ce projet et ont pu développer leur projet en se lançant dans la transformation des pommes, notamment en produisant des jus et des compotes commercialisés dans le cadre du commerce équitable. «L'amélioration de leurs conditions de vie et la garantie d'un revenu fixe a changé ces personnes et leur a permis de reprendre confiance en eux et renforcer leur dignité», commente Mme Guermaii qui ne manque pas de souligner que «l'INDH a permis un réel changement de vie, le programme a également donné à ces jeunes de l'espoir, de la motivation et de la visibilité sur leur avenir qui rend possible une projection dans le futur. Ce sont les principaux indicateurs d'évaluation de la réussite de ce programme». L'INDH vise en effet l'élément humain et son développement individuel via la création d'une dynamique sociétale. C'est cette philosophie qui, explique Mme Guermaii, fait de l'INDH un moteur de développement humain dans le cadre d'une vision globale contre l'exclusion, la marginalisation, la précarité et la pauvreté. Et pour cela, l'INDH contribue à la réalisation de projets dans les domaines de la santé, de l'éducation, les infrastructures, de l'animation socioculturelle et sportive, des activités génératrices de revenus et d'emploi. A travers son appui pour la réalisation des projets, l'INDH répond ainsi aux besoins et attentes de la population en situation difficile aussi bien dans le rural que dans les villes. Et pour cela, l'INDH se donne les moyens nécessaires aussi bien au niveau organisationnel qu'au niveau financier. Ainsi, et pour matérialiser les attentes de la population ciblée, l'INDH va à la rencontre des bénéficiaires potentiels. Ce qui explique son organisation à un triple niveau notamment central (comité de pilotage ou encore le comité stratégique de développement humain), territorial (les 83 comités provinciaux, 12 comités régionaux et 1234 comités locaux) et enfin les structures d'appui, notamment les divisions provinciales, préfectorales ainsi que les équipes d'animation de commune et de quartier. Cette organisation permet un ciblage des populations concernées sur la base de critères précis de sélection et d'identification des zones géographiques vulnérables et précaires. Et en conformité avec sa philosophie, l'INDH a opté pour un modèle de gouvernance participative basé sur une composition tripartite, notamment les élus, les représentants du tissu associatif et les services déconcentrés de l'Etat. Ce qui permet un suivi en trois étapes de la réalisation du projet. En amont (faisabilité technique et coût du projet), pendant la réalisation (accompagnement au niveau des délais et du respect des normes) et enfin en aval afin d'évaluer la pérennité du projet, la qualité de services et des prestations fournies et son accessibilité aux populations concernées. Il faut noter que l'INDH a mis en place un dispositif pour le contrôle et le suivi des projets en recrutant 166 personnes, diplômées de l'ISCAE et de l'ENCG. Ces cadres ont donc pour mission d'évaluer les projets et d'établir un rapport trimestriel. Les projets réalisés sur les treize années concernent la santé, l'éducation, l'épanouissement des jeunes et enfin l'inclusion économique. Ainsi, dans le secteur de l'éducation, ce sont 3 568 écoles, collèges et lycées en plus de 1 357 Dar Talib et Dar Taliba, 3 008 logements aux profits des enseignants et enfin l'acquisition de 1263 moyens de transports scolaires au profit de 289779 élèves. Pour assurer un service de santé de proximité, l'INDH a réalisé 239 projets de construction de salles d'accouchement et de Dar Eloumouma, 158 dispensaires et hôpitaux, 191 centres d'hémodialyse et l'acquisition de 906 ambulances et 124 unités médicales mobiles. Le programme a permis la construction de 250 logements de fonction. Le coût d'un projet se situe entre 300 000 et 600 000 DH Pour favoriser l'épanouissement des jeunes, l'INDH constitue un levier phare d'émancipation à travers la construction de 512 maisons de jeunes, 1 868 terrains et espaces de sport, 135 complexes sportifs et 212 salles de sport, 164 centres culturels, 74 salles de lecture et 184 bibliothèques et enfin 847 actions d'acquisition de matériel de sport. Par ailleurs, le programme a permis la réalisation d'activités génératrices de revenus au profit des jeunes dans le milieu rural et urbain. On retiendra que 40% des AGR sont gérées par des femmes dans le cadre de 1 163 actions de préservation et de promotion des métiers de l'artisanat. Ces activités ont également été générées dans le secteur de l'élevage ( 3 906 activités) et dans la valorisation de certains produits de terroir, de pêche artisanale et du commerce de proximité. L'INDH verse 70% de l'investissement alors que les 30% restants sont à la charge des porteurs de projets. «Cette participation est importante et s'inscrit dans la philosophie de l'INDH afin de permettre une appropriation du projet par son porteur et de l'impliquer dans cette activité qui est en définitive son projet de vie», explique Nadira Guermaii. Elle indiquera, par ailleurs, que le coût moyen par projet se situe entre 300000 et 600000 DH. Les projets sont proposés et validés par les associations qui sont devenues un partenaire de premier ordre de l'INDH. Aujourd'hui, on compte 1400 associations qui ont été sélectionnées, explique Mme Guermaii, «sur la base de certains critères, en l'occurrence l'expertise, le sérieux, l'expérience dans le domaine d'appui. Et pour plus de transparence, les critères d'éligibilité des associations figurent dans les manuels de procédures de l'INDH». Il est à noter que la nature des projets a évolué depuis 2005, puisque l'on assiste, selon les responsables de l'INDH, à l'apparition de nouveaux besoins à prendre en charge comme notamment l'accompagnement de personnes à besoins spécifiques (autistes, trisomiques, etc.) en créant des structures spécialisées.