Le groupement, baptisé «Uniteam», a été créé par Maghreb industries, Aiguebelle et Michoc. Objectif : élaborer une stratégie cohérente pour augmenter le chiffre d'affaires à l'export et mutualiser les efforts Un business plan élaboré avec l'aide de l'ANPME. Un iteam, c'est le nom donné au consortium d'exportation qui regroupera sous peu des entreprises du secteur de la biscuiterie, chocolaterie et confiserie. En cours de constitution, ce consortium comprend un noyau composé de trois grandes entreprises de la place : Maghreb Industries, Aiguebelle et Michoc. Une quatrième entreprise, Biscolux, qui devait en faire partie, a dû renoncer, en raison de son rachat par Stockpralim. Toutefois, d'autres opérateurs du secteur devraient rejoindre le groupement dans les mois à venir. L'idée de créer cette structure a été recommandée, il y a un peu plus d'une année, par l'Association des biscuitiers, chocolatiers et confiseurs (AB2C). De l'avis des opérateurs, le moment est venu de passer à l'action car il y a une opportunité qu'il ne faut surtout pas rater. Les produits marocains ont, en effet, gagné en compétitivité suite à la flambée des cours des intrants d'origine agricole. En d'autres termes, les sociétés locales ont été moins touchées que leurs concurrentes étrangères. Ce qui leur a permis d'améliorer leurs chiffres d'affaires à l'export. Toutefois, c'est une situation conjoncturelle et les opérateurs en sont conscients. D'où l'intérêt de créer le consortium qui permettra aux entreprises de mettre en œuvre une stratégie de développement à l'international. Même si toutes les entreprises membres d'Uniteam exportent déjà une grande partie de leurs produits depuis plus d'une dizaine d'années, «la nécessité de se positionner à l'étranger est apparue clairement durant ces dernières années et c'est pourquoi nous voulons mutualiser nos compétences», explique Hakim Marrakchi, administrateur de Maghreb Industries et président de la Fédération nationale de l'agroalimentaire (Fenagri). Des biscuits marocains jusqu'aux… îles Fidji ! Dans cet esprit, le consortium vient de lancer, en collaboration avec l'Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME), une étude pour la réalisation du business plan en vue de déterminer les marchés cibles et le plan d'action à l'international. Selon Mohamed Amine Berrada, patron de la Compagnie chérifienne de chocolaterie , «il s'agira de déterminer une stratégie d'export pour s'attaquer d'abord au marché européen». Un effort doit en effet être fait sur ce débouché où il n'est pas, selon un opérateur de la place, aisé de se positionner. Cette entreprise ne fait, pour l'instant, que des exportations ponctuelles sur cette destination et l'essentiel de ses exportations, commercialisé sous la marque Aiguebelle, va vers les pays du Moyen-Orient, d'Afrique et du Maghreb. Cependant, certaines entreprises, comme Maghreb Industries, exportent déjà vers l'Union européenne des gammes de produits sous des marques de distributeurs. Cette entreprise, qui réalise un important chiffre d'affaires à l'export, est également présente en Australie et au Moyen-Orient. On peut citer également le cas de Michoc qui exporte vers les îles Fidji. Selon M. Marrakchi, le marché américain, grâce à l'évolution des canaux de distribution (notamment les «discount stores»), présente aussi d'importantes opportunités d'exportation. Pour cela, il faut, «dans le cadre du consortium, avoir une stratégie cohérente afin de maîtriser la production, développer les capacités d'innovation et mutualiser les actions de marketing afin de s'attaquer à ce marché», souligne-t-il. En 2007, les exportations marocaines de biscuiterie, chocolaterie et confiserie se sont élevées à 180 MDH. C'est la confiserie qui se taille la part du lion avec une part de 90%. La biscuiterie et le chocolat se partagent les 10% restants. Mais si les industriels sont décidés à aller de l'avant, le développement à l'international ne se fera pas, comme on pourrait le penser, au détriment du marché national. Malgré la vive concurrence des importations en provenance des Emirats Arabes Unis et de la Turquie (60% des importations), ce sont, souligne Hakim Marrakchi, les entreprises leaders qui ont toujours mené le marché national qui a enregistré, en 2007, une croissance à deux chiffres. Mais le potentiel de croissance est freiné par la persistance des problèmes de fond, principalement ceux relatifs aux droits de douane sur les intrants, que les opérateurs n'ont cessé de décrier ces dernières années sans jamais avoir gain de cause.