Du 10 au 15 octobre, la Foire du livre de Francfort a rassemblé le must de la littérature mondiale. 102 pays y ont été représentés, dont le Maroc. La France, invitée d'honneur de la 69e édition de la foire, a célébré la francophonie et des auteurs marocains d'expression française. Si la Foire du livre de Francfort est d'abord le rendez-vous des professionnels du livre, le public a honoré l'infini espace du Buchmesse durant le week-end qui lui a été dédié, affichant une augmentation de 3% du nombre de ses visiteurs. 286425 entrées ont été enregistrées les 14 et 15 octobre, pour la modique somme de 60 euros le ticket… Et pour cause : de nombreuses têtes d'affiche de la littérature mondiale ont été annoncées. Parmi elles, Margaret Atwood, Paula Hawkins, Nicholas Sparks, Edouard Louis, Leïla Slimani, Dan Brown, Ken Follett... Le livre en folie Pour l'histoire, la Foire du livre de Francfort est le plus ancien rassemblement d'éditeurs au monde. Ses débuts remontent exactement à l'invention de l'imprimerie par Gutenberg. Après la Seconde Guerre mondiale, la foire a connu un essor spectaculaire, et ce, parce que le livre fut considéré comme un message de paix de l'Allemagne à l'égard du monde. Il en résulte aujourd'hui un peuple lettré, curieux de l'autre et ouvert à l'altérité et à la migration... Francfort n'est pas le rendez-vous des auteurs à proprement parler. C'est l'arène de guerre des éditeurs, agents littéraires et de responsables de droits internationaux. Tous engagés dans des emplois de temps chargés, élaborés six mois à l'avance, ils courent de meeting en meeting, tentant d'arracher à la concurrence les droits d'un best-seller ou d'en revendre au plus offrant, mais surtout au plus réputé. La 69e manifestation de la foire a attiré quelque 7300 exposants venus de 102 pays, munis de plus de 500 agents et scouts littéraires. Ceci étant dit, les rencontres avec les auteurs ont été nombreuses. Au total, 4000 événements ont été organisés, dont 350 sur le Pavillon français, qui a mis en avant ses plus beaux atouts du moment, avec des auteurs français ou issus de la francophonie, dont Leila Slimani, Fouad Laroui, Patrick Chamoiseau, Alain Mabanckou et Kamel Daoud... Le Maroc à Francfort Des dix éditeurs prévus dans la délégation marocaine, seuls quatre étaient présents. A savoir «La croisée des chemins», «Le Fennec», «En toutes lettres» et «Yanboue Al Kitab». Les absentéistes accusent le gel du budget dédié à la participation aux salons, au niveau du ministère de la culture. Mais le déplacement en valait la peine pour ceux qui sont partis à leurs frais. Le stand du Maroc a connu une belle effervescence et un réel intérêt de la part d'éditeurs, de responsables des droits internationaux et de traducteurs. Le lectorat arabophone est quant à lui reparti déçu à cause de la rareté des ouvrages exposés en langue arabe. Côté rencontres, le stand marocain a accueilli une seule table ronde, portant sur le Programme Traduire, initié par l'ambassade de France à Rabat, en présence de deux des auteurs prévus en traduction, Patrick Chamoiseau et Nancy Huston. Le poète et traducteur Jalal El Hakmaoui a lu des extraits de sa traduction des œuvres «Frères migrants» de Patrick Chamoiseau et «Sois belle, sois fort» de Nancy Huston. Le conflit relationnel entre le Maghreb et l'Europe, dont les origines ont été expliquées par Fouad Laroui et Leila Slimani, sur le pavillon allemand.