La 23e édition du Salon international de l'édition et du livre pose ses stands à la Foire de Casablanca du 9 au 19 février. Pour en profiter au maximum, voici quelques suggestions. Voilà de retour la fête du livre. Durant une dizaine de jours vous allez déambuler dans l'espace de la grande Foire de Casablanca. Vous allez vous perdre dans ce labyrinthe enchanté, pavé de livres de tous genres. Vous allez reconnaître quelques intellectuels et peut-être les écouter parler, pour peu que le brouhaha des visiteurs et les micros du stand pour enfants vous le permettent. Vous allez tergiverser sur quel livre prendre et, à moins d'être pourvu d'un esprit aventurier, opter pour les noms que vous connaissez. Pour vous faciliter votre expédition déroutante dans le monde merveilleux du livre, voici quelques indications, dates et rendez-vous à retenir. L'Afrique, c'est chic La 23e édition du SIEL accueille, comme invités d'honneur, les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), à savoir l'Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Rwanda, la République Démocratique du Congo, Sao Tomé & Principe et le Tchad. Une initiative heureuse qui vient corroborer la volonté du Maroc de relancer la passerelle culturelle, en faveur d'une meilleure cohésion au continent africain. La littérature d'un pays étant le reflet de ses valeurs et ses convictions, le SIEL nous offre un voyage en Afrique Centrale à travers des tables rondes, des débats, des rencontres avec des auteurs, des soirées poésie et des commémorations diverses. On en retient le premier débat qui a lieu vendredi 10 février à 17h et qui analyse le rapport des littératures d'Afrique Centrale au social et aux individus humains, dans des conditions continuellement changeantes de la perception individuelle. Le désenclavement de l'imaginaire africain et sa connexion avec l'ensemble des littératures mondiales seraient au cœur des intérêts des écrivains de la région. Samedi11 février, c'est la femme écrivaine dans les pays de la CEEAC qui sera à l'honneur. Il sera question d'en découvrir l'apport par «leur style, le geste textuel autant que par l'envergure de leurs œuvres». Dimanche 12 février, une table ronde s'intéressera aux langues d'écriture et à la diversité culturelle en Afrique Centrale, à l'époque où identité et ethnie sont ballotées entre marchandisation et recrudescence, et où le métissage culturel est incontournable, conséquence logique de la migration. On y découvrira en quoi le déplacement des écrivains centrafricains dans le monde façonne le nouvel imaginaire africain. Dans la table ronde qui se tiendra le mercredi 15 février, à la salle Afrique, le sujet implique le Maroc, comme d'autres pays africains : «La coopération culturelle à faire comme horizon de l'Unité Africaine». En effet, il ne peut y avoir d'unité tant que l'ignorance de l'Autre persiste. A travers cette table ronde, se dégageront des pistes de collaboration pour développer les relations entre les pays africains, en vue de construire cet «être-ensemble» nécessaire à l'union. De l'autre côté de la Méditerranée 350 000 visiteurs sont attendus cette édition. Un nombre qui fait rêver les 702 participants issus de 54 pays présents à cet événement. La France est évidemment présente en force avec une sélection d'auteurs français et marocains francophones. Vous y retrouverez Gaël Faye dès samedi 11 février, pour parler de son livre Petit pays. L'auteur, qui a raté de peu le Prix Goncourt face à Leila Slimani, a été récompensé du non moins prestigieux Goncourt des lycéens. Son livre raconte avec nostalgie l'enfance d'un garçon de père français et de mère rwandaise, juste avant l'éclatement des violences. Patrick Chamoiseau, ou le théoricien de la créolité, parlera, dimanche 12, de son dernier livre, La matière de l'absence, dans lequel il évoque la mort de sa mère, pour remonter l'histoire encore méconnue des Antilles, leurs genèses, leurs rituels et leurs modes de vie. L'écrivaine franco-canadienne Nancy Huston sera également présente, en compagnie de l'illustrateur Guy Oberson, pour présenter leur livre commun, La fille poilue, un conte pour adultes tout en humour et en audace. Du côté du voisin ibérique, le programme espagnol de cette année s'articulera autour de deux sujets majeurs : la littérature jeunesse comme porte d'entrée pour les nouveaux lecteurs, et les nouvelles formes de lecture, le livre électronique, les écrans alternatifs, les nouveaux prescripteurs et leur influence dans la création littéraire. Le stand espagnol accueillera également des auteurs issus des pays de l'Amérique Latine, en collaboration avec leurs ambassades. Faites-y un saut lundi 13 février pour y découvrir Une valise de contes par l'Espagnole Beatriz Montero, écrivaine et interprète de contes pour enfants. La séance sera suivie de contes de l'Amérique Latine. Mardi 14 février, vous pouvez découvrir la vie du poète chilien Gonzalo Rojas, via une conférence et la projection du documentaire Al fondo de todo esto duerme un caballo. La Colombie profitera également de l'espace du stand espagnol pour présenter Santiago Gamboa, écrivain, diplomate et journaliste colombien, dont les œuvres ont été traduites en plus de quinze langues. Jeudi 16, Juan Cruz, journaliste, écrivain et éditeur, récompensé par le Prix national du journalisme culturel en 2012 en Espagne, sera présent dans le stand espagnol. Le Goethe Institut a également prévu quelques participations à cette 23e édition du SIEL. Vous y rencontrerez l'auteur allemand Christoph Hein, samedi 11 février sur le podium évènementiel du ministère marocain de la culture, ainsi que l ́auteur et illustrateur Jens Rassmus, mercredi 15 février, à l'espace évènementiel pour enfants. Autre pays européen dont on connaît mal la littérature : La République Tchèque. Cette année, le pays sera représenté par l'auteur Lenka Hornakova Civade, qui écrit en français et dont le roman Giboulées de soleil a reçu le prix Renaudot des lycéens cette année. Pour plus d'informations, rendez-vous à la Foire de Casablanca !