60 km de voiries, 3 ouvrages de franchissement de la voie ferrée, 4 échangeurs, 3 trémies et de nouveaux équipements publics seront réalisés d'ici 2010 Le coût des travaux s'élève à 3,25 milliards de DH La Commune urbaine de Casablanca apportera 1,65 milliard dont 450 millions en fonds propres et 1,2 milliard par emprunt obligataire. Casablanca est en chantier, mais ça ne se voit pas, au grand dam de Mohamed Sajid, le maire de la ville. «Vous réalisez un seul ouvrage dans une autre ville et celle-ci est transformée. A Casablanca, vous pouvez retourner toute la ville et ça ne se voit pas, du moins pas par tout le monde», fait-il remarquer. Aussi, quand La Vie éco a sollicité le maire de Casablanca pour qu'il fasse le point sur l'état d'avancement des grands chantiers du programme de mise à niveau de la ville, annoncé il y a quelques mois, ce dernier a proposé tout bonnement d'aller voir sur place ce qui est en train d'être réalisé. D'abord direction boulevard des Préfectures, oà1 le maire, accompagné d'un de ses collaborateurs, nous a conduits pour une visite au milieu des bulldozers qui n'arrêtent pas de retourner des tonnes de terre. Ici, la construction du passage sous la voie ferrée, qui débouchera sur la route d'El Jadida, au niveau de l'Ecole Hassania des travaux publics (EHTP), est bien avancée. Le coût de cet ouvrage s'élève à 24 MDH, entièrement financés par la Commune urbaine de Casablanca (CUC). Les travaux réalisés par La Route Marocaine, qui a remporté le marché en février 2005, s'achèveront avant la fin de l'année en cours, selon un responsable de cette société. Déjà , un mur de soutènement est dressé et le deuxième est en cours de construction, et n'eussent été les écueils rencontrés en cours de route, notamment des constructions privées empiétant sur la voie publique, les travaux auraient pu s'achever plus tôt… Qu'à cela ne tienne, l'entreprise met les bouchées doubles, et le maire veille au grain, s'enquérant du moindre détail, n'hésitant pas à utiliser des termes techniques acquis sur les chantiers. Un échangeur à trois niveaux au carrefour de Marjane Californie Une fois les explications données, cap sur le boulevard Al Qods oà1 un ouvrage similaire est également en cours de réalisation par la même entreprise. Les mêmes délais, c'est-à -dire la fin 2007, sont requis. Là encore, l'ouvrage passe sous la voie ferrée et l'Office national des chemins de fer (ONCF) a même installé un pont ferroviaire provisoire pour la circulation des trains qui vont vers l'aéroport. Le passage débouchera également sur la route d'El Jadida, plus précisément au niveau du siège de la société Azbane. Le coût de l'opération s'élève ainsi à 35 MDH, auxquels il faut ajouter un troisième ouvrage de franchissement de la voie ferrée au niveau du quartier dit Annassim. Il sera financé à parts égales par la CUC et l'ONCF. En allant vers Sidi Maârouf, ce sont non pas des passages, mais trois échangeurs qui seront construits. Le plus important, à trois niveaux, avec des voies de sortie vers toutes les directions, est situé à proximité de Marjane Californie et destiné à fluidifier le trafic au niveau de ce carrefour très fréquenté. A lui seul, cet ouvrage coûtera 100 MDH, alors que les deux autres, de moindre importance (intersection du bd. Al Qods et de la Route nationale 11, et de celle-ci avec le bd. de la Mecque), reviendront à 10 MDH chacun. On ne citera pas tous les ouvrages de voirie prévus d'ici 2010, mais quelques exemples suffisent pour illustrer les transformations que connaà®tra la capitale économique dans les années à venir : trémie à l'intersection des boulevards Emile Zola et de la Résistance (40 MDH), trémie sur le bd. Abderrahim Bouabid (40 MDH), trémie à l'intersection des bd. Roudani et Bir Anzarane (30 MDH); aménagement du bd. Al Massira Al Khadra (30 MDH), aménagement des bd. Zerktouni et Al Mouahiddine (30 MDH)… Au total, ce sont, selon les services de la ville, 3 trémies, 10 passerelles pour piétons, 4 échangeurs, 3 ouvrages de franchissement de la voie ferrée et 60 km de voiries (16 artères) qui seront réalisés. La ville souhaite une contribution de l'Etat pour les projets d'importance nationale Il est prévu en parallèle le réaménagement de 140 km de voiries existantes, soit 16 artères, 50 carrefours, 17,5 km de couloirs de bus, l'élargissement de 5 ponts et de 40 km de trottoirs. La réalisation du programme coûtera 3,25 milliards de DH dont 1,93 milliard pour la voirie et la mobilité, 930 millions pour les équipements publics, 28 millions en espaces verts et environnement et 140 millions pour les études. Reste à boucler le financement de tous ces projets. Mohamed Sajid avoue que c'est grandiose et qu'il aimerait bien que l'Etat mette la main à la poche pour des projets d'importance nationale. En attendant, et pour cette première tranche, c'est-à -dire la mise à niveau 2010, la Direction générale des collectivités locales (DGCL) apportera 1,3 milliard de DH, la Région du Grand Casablanca 300 millions, et la Commune urbaine de Casablanca 1,65 milliard, dont 450 millions en fonds propres et 1,2 milliard par emprunt obligataire. Eu égard à ces différents chantiers et dans un souci d'améliorer les finances de la cité, le maire envisage, entre autres solutions, de réduire le budget de fonctionnement du Conseil de la ville. Et des économies, il y en a à faire. Quelque 20 000 fonctionnaires y émargent sans vraiment travailler, au grand regret du maire.