La connectivité maritime du Maroc lui permet de s'adjuger une bonne place au classement mondial. Des défis restent néanmoins à relever en matière de coûts portuaires, de définition des métiers, de gouvenance... Le trafic maritime ne cesse de se développer au Maroc. A fin février (dernières données disponibles), le volume ayannt transité à travers les ports marocains s'est établi à 19,3 millions de tonnes, en hausse de 10,7% par rapport à la même période une année auparavant. Cette progression tient compte aussi bien de la bonne orientation du trafic national (près de 14 millions de tonnes, en hausse de 4,1%) que du transbordement qui a affiché une croissance de 32,7%, à 5,3 millions de tonnes. A côté de ces réalisations, bien des efforts ont été entrepris par le Maroc pour améliorer sa connectivité maritime et relever le niveau de sa compétitivité, surtout que plus de 95% des échanges commerciaux s'effectuent par voie maritime. Parmi ces avancées, on peut citer la dématérialisation des procédures du commerce extérieur, la réforme portuaire, le développement de lignes maritimes régulières, mais aussi et surtout l'amélioration des performances opérationnelles du port Tanger Med... Si le Maroc peut se targuer d'avoir déployé beaucoup d'efforts pour développer sa connectivité maritime, lui permettant d'être classé à la 17e place au niveau mondial selon le rapport de la CNUCED en la matière, il n'en demeure pas moins qu'il continue de pâtir de certaines difficultés au niveau de l'organisation, des coûts, des métiers... D'ailleurs, Mohamed Talal, président de la commission logistique à la CGEM, compte initier plusieurs chantiers à cet égard dont l'un est relatif à réalisation d'un bilan de la réforme portuaire de 2006. Elle a donné d'excellents résultats certes, mais qui ont eu peu de répercussions sur l'ensemble des opérateurs. «Tous les bienfaits de la réforme ont été profitables aux agents maritimes qui actuellement peuvent dégager des marges d'environ 45%. Ce qui est exorbitant compte tenu de la nature de leurs activités», explique M. Talal. Son but alors est de mettre de l'ordre dans le secteur en collaboration avec la Fédération du transport et l'Association marocaine des freight forwarders, en vue de rendre aux opérateurs ces gains de productivité, amassés par d'autres acteurs. Ainsi, le travail consiste à réviser le mode de facturation, en évitant aux manutentionnaires des ports de passer par les agents maritimes et de facturer directement les opérateurs. En plus de la régulation du métier d'agent maritime, celui de consignataire de navire devrait l'être tout autant. Les surestaries seront également à l'ordre du jour. En effet, «les prix payés restent assez chers, et des fois indument payés pour un problème qui ne se rapporte ni au propriétaire du navire ni à l'affrêteur...», conclut M.Talal. Par ailleurs, l'Agence nationale des ports (ANP) a annoncé pour cette année le lancement de plusieurs projets structurants, dont notamment la réalisation d'un terminal polyvalent au port d'Agadir pour une enveloppe de 480 MDH, la réalisation de l'ouvrage de raccordement de la composante maritime de la desserte nord du port de Casablanca pour un budget de 180 MDH et l'acquisition d'équipements de sécurité dans les ports. Concernant la régulation, l'ANP prévoit de renforcer la gouvernance du secteur et ce, à travers l'opérationnalisation de l'Observatoire de la compétitivité des ports marocains ainsi que l'amélioration de la tarification portuaire. Dans ce cadre, l'agence envisage de lancer une étude qui concerne la refonte du système tarifaire actuel. D'autres chantiers sont prévus également comme le placement de nouvelles infrastructures en cours de réalisation (chantier naval de Casablanca, terminal croisières de Casablanca, terminal gazier de Mohammédia...) et la désignation d'un permissionnaire pour l'exercice de l'activité remorquage au nouveau port de Safi.