Les autorités marocaines vont permettre aux correspondants de la chaîne qatarie Al Jazeera de travailler de nouveau sur le sol marocain et ce à partir du 1er juillet, jour du référendum sur le projet de constitution. La bonne nouvelle… Ce retour n'a pas été notifié par aucune décision officielle qui explique les raisons de cette volte-face de l'Etat dans son traitement du «cas Al Jazeera». Il est utile de rappeler que l'Etat, à travers le ministère de la communication a retiré les accréditations aux correspondants de la chaine, pour ensuite procéder au retrait des autorisations de tournage et enfin procéder la fermeture pure et simple du bureau de Rabat de la chaine en octobre 2010. Khalid Naciri, le ministre de la communication a justifié cette décision par «le manque de professionnalisme et de neutralité dans le traitement de l'actualité marocaine». Le bras de fer entre les deux parties dure depuis 2008, année de la suspension de l'édition du «Journal du Maghreb» et du retrait des accréditations d'Anas Ben Salah et Mohamed Bakkali, deux journalistes de la chaine. Alors qu'Al Jazeera ne semble pas changer de ligne éditoriale, comment expliquer cette décision du côté marocain ? Selon un responsable du ministère de la Communication cité par nos confrères d'Akhbar Al Yaoum, ce retour fait suite à une demande formulée par la direction de la chaîne pour couvrir le référendum. Le Maroc a donné son aval pour que trois journalistes dont un Marocain puisse couvrir le jour du scrutin. Plusieurs observateurs avancent qu'il s'agit d'un acte de bonne volonté de l'Etat, et peut-être la réouverture du bureau de la chaîne à Rabat. …et le mauvaise Ce début de semaine n'a pas réservé que des bonnes nouvelles pour la liberté de la presse au Maroc. Le vétéran journaliste Mustapha Alaoui, directeur de l'hebdo Al Ousboue Assahafi a été condamné lundi 27 juin à payer 1 million de DH pour l'ambassade marocaine en Libye, suite à la publication d'une information sur les conditions inhumaines de détentions de marocains dans ce pays. Le tribunal de première instance de Rabat avait déjà condamné ce journaliste à payer 3 millions de DH le 9 avril dernier. La direction de l'hebdo arabophone le plus vendu au Maroc conteste ce jugement qu'elle considère «injuste». Son directeur pense «sérieusement à se retirer de la profession, une fois pour toute». Affaire à suivre.