La machine pour le «Oui» au référendum constitutionnel s'est mise en branle. L'Etat n'a pas attendu le début de la campagne référendaire, prévu le lundi 20 juin, pour engager ses forces dans la bataille. La Haute autorité de la communication et de l'audiovisuel (HACA) a transmit le 17 juin un circulaire interdisant tout appel au boycott du référendum prévu le premier juillet prochain. Selon un document obtenu par le site Mamfakinch.com, la HACA a envoyé également un récapitulatif du Code électoral et son article 90 qui interdit tout appel au boycott des élections, et qui tient pour responsable le média qui le tolère. Bakchich et intimidation L'autre front lancé par l'Etat c'est celui de la mobilisation populaire. Dès la fin du discours royal, hier vendredi, des marches «spontanées» ont eu lieu dans différentes villes au Maroc, dont Marrakech, où un écran géant a été installé à la place Jamaâ Lafna, à El Houceima, à Laâyoune et à Casablanca. Dans la capitale économique, le Mouvement des jeunes royalistes et un syndicat des transporteurs ont sillonné les grandes artères de la ville, fêtant «l'annonce historique du Roi» et créant par la même occasion d'importants bouchons de la circulation. Le tout relayé par les télés publiques. Cette mobilisation «populaire» en faveur du projet de constitution s'est faite dans certaines villes avec des méthodes du passé. En témoigne une vidéo prise à la ville de Youssoufia et postée par le site Mamfakinch.com, les personnes venues saluer le discours royal on les voit s'impatienter et demandent d'être payés pour le travail qu'ils viennent d'accomplir. La ferveur affichée après la teneur du discours royal a valu à des membres du 20 février-Rabat des agressions corporelles et verbales dans le centre de la capitale. Deux militants du 20 février à Casa ont été pris à parti par le mouvement pro-royaliste du 9 mars. Par ailleurs, le 20 février-Casa maintient sa marche prévue demain dimanche à 18h à partir de Derb Soltane. Les «20 fevrièristes» de Rabat, Marrakech, Tanger, et Fès et 22 autres villes feront de même. «Dès le départ, nous n'étions pas d'accord avec la forme et le fond du processus de réforme constitutionnelle. Et le discours du 17 juin ne change pas notre position là-dessus», nous déclare Mohamed Boudaoua, membre du 20 février-Casa.