Les préparatifs du référendum ont été à l'ordre du jour d'une rencontre tenue, mardi, entre le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur et les représentants des médias. Les préparatifs du référendum sur la nouvelle Constitution vont bon train. A quelques semaines seulement de cette échéance politique qui devra avoir lieu au mois de juillet prochain, le ministère de l'Intérieur passe à la vitesse supérieure. Le département de Taib Cherkaoui s'active sur tous les fronts, notamment les médias, la mise à la disponibilité des citoyens des nouvelles cartes électorales et la préparation de la campagne référendaire. Ainsi, Saâd Hassar, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, a tenu, mardi 14 juin, à Rabat, une rencontre avec les représentants des médias. Les préparatifs du référendum constitutionnel et de la campagne référendaire ont été à l'ordre du jour de cette rencontre. Toujours dans le cadre des préparatifs, le ministre de l'Intérieur a porté, lundi 13 juin, dans un communiqué, à la connaissance de tous les citoyens qu'il a été procédé à l'émission de nouvelles cartes électorales. Selon la même source, le ministre a exhorté tous les électrices et électeurs inscrits sur les listes électorales à retirer leurs nouvelles cartes des bureaux administratifs proches de leurs lieux de résidence tout au long de la semaine y compris les samedi et dimanche. La préparation du référendum a été également à l'ordre du jour de la réunion du Conseil de gouvernement tenue mardi 14 juin notamment en ce qui concerne l'utilisation des médias publics dans le cadre de la campagne référendaire. Dans ce cadre, il est à signaler que la répartition des temps d'antenne entre les partis politiques et les organisations syndicales est effectuée conformément à la décision conjointe des ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Communication au nom du gouvernement. Cette décision ministérielle définit les durées, les conditions, les modalités, les procédures et l'ordonnancement des temps d'antenne, aussi bien en ce qui concerne les interventions que la couverture des meetings. La supervision de l'utilisation des médias audiovisuels publics est confiée à une commission. Celle-ci comprend un représentant du ministère de la Communication et des représentants des partis politiques et des organisations syndicales participant à la campagne référendaire, ainsi que des représentants des différents moyens audiovisuels publics. Les procédures de réunion et les modalités de travail de la commission sont précisées par la même décision. A noter que l'article 112 de la loi 9-97 formant Code électoral stipule que «sont seuls admis à participer à la campagne référendaire les partis politiques et les organisations syndicales...». Dans ce cadre, le Conseil de gouvernement a adopté, lors de cette réunion, le projet de décret 2-11-371 relatif à l'utilisation des médias audiovisuels lors de la prochaine campagne référendaire, par les partis politiques et les organisations syndicales. Selon les dispositions du projet présenté au nom du gouvernement par Khalid Naciri, ministre de la Communication porte-parole du gouvernement, l'utilisation des moyens audiovisuels durant la campagne référendaire est légalement ouverte aux partis politiques et aux organisations syndicales participants et ce, à partir de la date de lancement de la campagne. «Les médias audiovisuels qu'ils soient privés ou publics doivent permettre à toutes les tendances et sensibilités politiques de s'exprimer. Les partis politiques et les syndicats sont effectivement les principaux acteurs du référendum. Mais on a remarqué que la société civile et les jeunes étaient tout aussi impliqués tout au long du processus de concertation et d'échange politique autour de la révision de la Constitution. Pourquoi les exclure aujourd'hui contre le principe de démocratie du champ audiovisuel marocain?», s'interroge Mustapha Benali, président de l'Association marocaine des droits des téléspectateurs, dans une déclaration à ALM. Et d'ajouter qu'«il faut aussi qu'il y ait de l'innovation des médias pour que la compagne ne soit pas monotone et les discours des partis politiques ne soient pas vides et tous pareils. Ceci risque d'éloigner la population encore plus de la politique et de ce chantier où toute les composantes de la société doivent être impliquées». «Le Mouvement du 20 février est complètement exclu des médias publics. Nous avons, dès le départ, plaidé pour la démocratisation des médias publics», souligne Najib Chawki, membre du Mouvement du 20 février, dans une déclaration à ALM. «Nous espérons bien participer au débat sur la nouvelle Constitution à travers les médias publics pour faire entendre notre point de vue. Sinon, nous le ferons à travers nos propres moyens, notamment l'Internet. Nous allons expliquer aux citoyens quels sont les points positifs et ceux négatifs. Et à la lumière des dispositions du nouveau texte constitutionnel, on va appeler les citoyens soit à voter par oui ou non soit à boycotter le référendum», a conclu M. Chawki.