La députée USFP Hassnae Abou Zaid, a réagi aux propos tenus par le président de la Première Chambre Karim Ghellab sur l'affaire Anouzla lors d'une conférence de presse en Espagne il y a deux jours à l'Institut de la maison arabe (IMA) sur les réformes politiques au Maroc. Des déclarations qui enfreignent selon elle les garanties d'un procès équitable Contactée par Lakome, Hassnae Abou Zaid estime que "Karim Ghellab, en sa qualité de président de la première Chambre n'a pas le droit de porter des accusations envers le journaliste Ali Anouzla vu que le ministère public s'est chargé des poursuites et a décidé de déférer le journaliste devant le juge d'instruction. Ghellab n'a d'ailleurs pas été mandaté pour parler à ce sujet". Par ailleurs, la députée USFP rejette les accusations d'apologie du terrorisme portées par Karim Guellab à l'encontre du directeur du site d'information Lakome arabophone. Selon Abou Zaid, "il s'agit d'accusations qui portent atteinte aux garanties du procès équitable avec lequel les institutions politiques comme le parlement et le gouvernement doivent prendre de la distance tant que le dossier est entre les mains de la justice". Lors de cette conférence de presse, Karim Ghellab accompagné du président de la seconde Chambre Cheikh Biadillah, avait estimé qu'une publication de Lakome a incité au terrorisme et encouragé le recrutement de jeunes marocains pour le compte d'Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) en vue de commettre des attentats terroristes. Pour fonder son propos, Ghellab a cité la convention de Viennes de 2009 sur les médias et le terrorisme précédemment reprise par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi pour justifier les accusations adressées au journaliste Ali Anouzla, détenu depuis le mardi 17 Septembre 2013. Une Convention qui stipule expressément : "Les médias doivent être libres d'informer sur le terrorisme, y compris l'idéologie et les actes terroristes, du moment que cela ne constitue pas une incitation intentionnelle au terrorisme. Ce travail d'information ne doit pas être sanctionné au prétexte de «radicaliser» des terroristes potentiels ou sous d'autres charges vagues et trop générales comme «l'apologie», la «justification» ou la «promotion» du terrorisme ou de l'extrémisme". Rappelons que certaines figures emblématiques de l'USFP ont également exprimé leur solidarité avec Ali Anouzla, telles que Mohammed El Yazghi, Hassan Tarik, Ahmed Zaidi, Mohammed Boubakri et Jaouad Benaissa.