Condamné en 2012 à un an de prison dans le cadre des protestations du mouvement du 20 février (M20F) dans la région d'Al Hoceima, Halim Talîi a été libéré il y a deux mois. Mais il a de nouveau été arrêté mardi à Béni Bouâyach selon ses proches. Le mardi 3 septembre, la police de Béni Bouâyach (à proximité d'El Hoceima) a une nouvelle fois arrêté Halim Talîi, un militant du M20F qui vient de purger une peine d'une année de prison au pénitencier d'El Hoceima. Il avait été libéré le 9 juillet dernier. Des camarades de Halim Talîi ont confié à Lakome qu'il s'est rendu mardi à un poste de police de Béni Bouâyach pour renouveler sa carte d'identité, avant d'être arrêté sous motif qu'"il était recherché". Il a ensuite été remis aux services de la gendarmerie de la région, selon les mêmes sources, sans savoir encore s'il a été placé en détention. Halim Talîi est à la fois membre actif du M20F et de la section locale de l'Association nationale des diplômés chômeurs (ANDC). Il a été arrêté le 8 mars 2012 dans le cadre des protestations sociales de la ville de Béni Bouâyach. Les habitants de la région protestent depuis deux ans contre la cherté de la vie et leur marginalisation. Des revendications à caractère social mais violemment réprimées par les forces de l'ordre, notamment en mars 2012. Les affrontements avaient alors fait plusieurs blessés parmi les manifestants et les policiers. L'AMDH et l'OMDH avaient toutes les deux établi un rapport sur ces événements, qui dénonçaient notamment le saccage de maisons et de commerces par les forces de l'ordre. La section locale du PJD avait demandé de son côté l'envoi d'une «mission parlementaire pour enquêter sur les incidents de Béni Bouayach, notamment la répression violente contre des citoyens innocents». Six membres du 20 février ont déjà été condamnés en mai 2012 entre 4 mois et six ans de prison ferme pour "perturbation de la circulation sur la voie publique, atteinte et humiliation des forces de l'ordre en exercice de leurs fonctions et détérioration de biens publics". Leur peine avait été confirmée mais réduite en appel.