Un projet de route entre la tribu d'Ait Marzouk et la commune d'Ikdaouine inauguré par le roi en 2008 n'a toujours pas vu le jour, ce qui provoque le mécontentement de la population locale. 90 citoyen(e)s de la tribu d'Ait Marzouk de la province de Midelt ont parcouru 32 kilomètres à pied avant d'entamer un sit-in devant le siège du caïdat de Tounfit, depuis le lundi 26 août, et ce pour protester contre la non construction d'une route de 18 kilomètres liant leur tribu à la commune d'Ikdaouine. Contacté par Lakome, Mohammed Attaoui, membre du bureau exécutif de l'Instance nationale de protection des biens publics au Maroc (INPBPM) explique qu'il s'agit d'un "chantier dont le roi avait inauguré la construction en 2008, avec une enveloppe de 23 millions de dirhams sans que ce projet ne voit le jour jusqu'à aujourd'hui". Selon Attaoui, les contestataires sont déterminés à rencontrer le gouverneur de la province précisant que certaines sources leur ont conseillé de porter leur doléances à Rabat sauf qu'ils ont refusé cette option considérant que le gouverneur est responsable de l'exécution des projets inaugurés par le roi. Selon Attaoui, la symbolique du lieu de contestation devant le caïdat de Tounfit tient son importance du fait que la commune se trouve géographiquement dans la jeune province de Midelt inaugurée en 2007 par le roi Mohammed VI, après les nombreux décès d'Anfgou causés par la grippe aviaire, et que Attaoui avait le premier dénoncé dans la presse nationale du temps où M. Biadillah était ministre de la Santé. Selon Attaoui, "le choix de Midelt pour cette manifestation est également symbolique car elle représente le lieu où a été nommé le premier Chef du gouvernement que nous avons élu démocratiquement, mais malheureusement l'autorité locale continue d'user d'abus de pouvoir". La route d'Ikdaouine, inaugurée par le roi et non construite rappelle d'autres projets semblables que les médias officiels mettent en avant lors de la couverture des activités royales dans des régions reculées du Maroc contribuant ainsi à redorer l'image du roi, sans que des explications sur ces chantiers inachevés ne soient rendues publiques ou ne suscitent l'intérêt des départements ministériels concernés.