Huit autres personnes, dont son bras-droit, sa femme et ses deux enfants, sont recherchées dans le cadre d'une nouvelle affaire de corruption au sein de la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach. Des mandats d'arrêt internationaux dans le cadre d'un nouveau scandale de corruption au sein de la Sonatrach ont été lancés contre neuf personnes, dont l'ancien ministre de l'Energie Chakib Khelil, a annoncé mardi le procureur général près la cour d'Alger Belkacem Zeghmati. Ces mandats d'arrêt, touchant également l'épouse de Chakib Khelil, ses deux enfants et un de ses hommes de confiance Farid Bedjaoui, ont pris effet il y a deux semaines, a déclaré Belkacem Zeghmati lors d'une conférence de presse. Pots-de-vin entre la Sonatrach et l'italien ENI ? Le parquet de Milan, dans le nord de l'Italie, avait également lancé un mandat d'arrêt international contre Farid Bedjaoui, considéré comme l'intermédiaire dans le versement de pots-de-vins entre responsables italiens et algériens entre 2007 et 2009. La Saipem, filiale du géant pétrolier italien ENI, a en effet remporté huit marchés avec la Sonatrach sur cette période, pour un montant total de plus de 10 milliards d'euros. Près de 200 millions d'euros de commissions et rétro-commissions auraient été versés par des responsables du groupe italien afin d'obtenir ces marchés. La justice italienne chercherait ainsi à saisir 123 millions de dollars (92,6 millions d'euros) déposés sur des comptes appartenant à Farid Bedjaoui, qui serait installé aujourd'hui à Dubaï. Son patron, Chakib Khelil, âgé de 74 ans, a présidé la Sonatrach entre 2001 et 2003 tout en étant ministre de l'Energie et des mines entre 1999 et 2010. Une période pendant laquelle les scandales liés à la corruption se sont succédé à la Sonatrach, le groupe pétrolier public algérien qui fête cette année ses 50 ans d'existence. Selon un câble diplomatique américain dévoilé par Wikileaks en 2010, Chakib Khelil serait directement responsable de la «culture de la corruption» au sein de la Sonatrach.