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La corruption fait rage en Algérie Sur fond de scandale éclaboussant la compagnie pétrolière Sonatrach
Le RCD algérien dévoile «l'état de déliquescence du pouvoir»
Le dernier scandale de la compagnie algérienne des hydrocarbures SONATRACH -mise en cause dans des affaires de pots de vin versés par des partenaires italiens-, «dévoile l'état de déliquescence du pouvoir» en Algérie, affirme le parti algérien le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD-opposition). L'éclatement de cette affaire montre que la situation politique en Algérie est «des plus délétères», avec une corruption qui «rythme la vie nationale» et «la contestation sociale (qui) gagne du terrain et aggrave la rupture de confiance qui définit les relations pouvoir-société», souligne un communiqué publié dimanche par le parti à l'issue d'une réunion de son secrétariat national. Le RCD, l'un des principaux partis d'opposition en Algérie, attire, à cet effet, l'attention sur la gravité de l'affaire des pots-de-vin en millions de dollars touchant le groupe pétrolier SONATRACH. La genèse de l'affaire remonte à plusieurs années. Pour obtenir des contrats, huit au total, sur le marché gazier algérien, le groupe italien ENI, à travers sa filiale d'ingénierie Saipem, aurait eu recours au versement de pots-de-vin s'élevant à des centaines de millions d'euros à des responsables de Sonatrach, selon des enquêteurs italiens. «Le dernier scandale de SONATRACH a dévoilé l'état de déliquescence du pouvoir à travers l'implication, à différents niveaux, de plusieurs hauts cadres de l'Etat dans des affaires de corruption à grande échelle. Dans un contexte régional troublé et une situation économique nationale déclinante, signe de déchéance, l'action de la justice est cadencée par des actions extérieures pour des scandales internes», déplore encore le RCD. La formation politique a également relevé «la dégradation du climat des libertés marquée, une fois de plus, par la répression, les menaces, le musellement des libertés syndicales et, de plus en plus, le recours à l'instrumentalisation des officines occultes». «Même durant les années de plomb et du temps du parti unique, le pays n'avait pas connu pareille décadence», fait remarquer le parti. Une enquête ouverte par le parquet de Milan porte sur plusieurs grands contrats conclus par la Saipem avec le conglomérat Sonatrach avant 2010. Selon le quotidien italien «Il Sole 24 Ore» , la justice se concentre surtout sur les conditions d'obtention d'un contrat de 580 millions de dollars par la Saipem en vue de la réalisation «clefs en mains» du gazoduc GK3, mais aussi sur deux autres contrats conclus avec l'allemand Contel Funkwerk Plettac et l'américain Ccic. Une ONG algérienne, l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) a déploré, dans un communiqué, le silence total des autorités algériennes sur ce scandale.