La crise gouvernementale a eu des effets immédiats sur les groupes parlementaires, qui, dans la nuit du mardi 23 juillet, n'ont pas pu s'entendre sur le seuil minimum pour former un groupe parlementaire à la Chambre des représentants. Lakome.com a appris d'une source parlementaire que les discussions marathon ont eu lieu entre les groupes de la majorité et de l'opposition, jusqu'à une heure tardive da la nuit du 23 au 24 juillet, sans aboutir à un accord. Le groupe du PPS, soutenu par celui du PJD, voudrait (a)baisser le seuil de constitution d'un groupe parlementaire à 18 membres, alors que l'opposition, menée par le groupe de l'Istiqlal, tient s'accroche au seuil de 20 membres, prévu dans l'actuel règlement intérieur de la Chambre des représentants. La surprise est que l'Istiqlal, qui vient de passer à l'opposition, est soutenu par le groupe du Mouvement populaire, qui faite encore partie de la coalition gouvernementale. Le PPS tient à baisser le seuil à 18 membres car il est menacé de perdre son groupe et donc sa position au sein du gouvernement. En effet, le projet de règlement intérieur ne permet plus à un groupe d'être formé d'une coalition de plusieurs partis. Actuellement, le groupe PPS comprend deux membres non PPS. Selon la même source, le groupe PPS comptait sur l'appui solidaire des groupes de l'Istiqlal et du Mouvement Populaire qui avaient récemment soumis une proposition pour réduire le seuil à 18 membres, avant qu'ils ne se rétractent. Le groupe PPS se trouve soutenu uniquement par le groupe PJD. Cette crise coïncide avec une autre crise majeure qui a éclaté entre le parlement et le gouvernement à propos de la loi organique sur les commissions d'enquête parlementaires. Depuis que le parti de l'Istiqlal a quitté le gouvernement, Benkirane et son groupe ne manquent pas de soucis, mais personne n'avait prévu que le Mouvement populaire se désolidariserait du PPS, alors qu'ils sont partenaires dans la coalition gouvernementale. L'autre mauvaise surprise pour Benkirane, selon des sources bien informées, est la demande de restructuration globale du gouvernement soulevée par le Mouvement populaire, alors que ce parti n'avait jamais osé formuler une telle revendication tout au long de sa participation aux gouvernements successifs depuis l'indépendance.