En réprimant le rassemblement de dimanche devant le siège du PSU aussi violemment qu'elles l'ont fait, les autorités marocaines veulent nous signifier que, suite au discours de M6, la ''récréation'' est maintenant terminée. Soit les autorités gouvernementales (nous savons les partis plus royalistes que le roi et le discours de Menouni vient le confirmer) et policières ont fait du zèle, et se pose alors la question de l'autorité du roi ; soit l'ordre vient de très haut et se pose alors la question du contenu du discours du roi ! Dans les 2 cas la démarche n'augure rien de bon et justifie une VIGILANCE ET UNE MOBILISATION RENFORCEES. Le discours de M6, qui paraissait très prometteur, a été vidé de son sens une première fois par le discours de Menouni, puis une 2nde fois encore plus clairement par la répression d'hier. Le but évident est de casser dans l'oeuf la prochaine mobilisation du 20 mars en instillant la peur chez les manifestants et les sympathisants de cette mobilisation. Cette stratégie est dangereuse à plus d'un titre : elle risque d'envenimer la situation et de semer le chaos autour d'une mobilisation qui jusque là fut pacifique et non violente. Elle jette le discrédit sur l'initiative royale. Elle ne peut que renforcer la détermination du mouvement du 20 février et aboutir à une colère non contrôlable qui pourrait déboucher sur une confrontation ouverte. Cette politique est dangereuse, le gouvernement devra en assumer la pleine responsabilité. Les marocains aspirent depuis longtemps à leur pleine citoyenneté. Cette longue attente maintes fois déçue, notamment par celles des recommandations de l'IER restées lettres mortes, alliée à ce formidable vent de liberté qui secoue le monde arabe, leurs donnent la force de se mobiliser avec détermination jusqu'à la réalisation de cette citoyenneté pleine et entière. Ce Printemps arabe est une opportunité que les marocains ne peuvent objectivement laisser passer, au risque que nos enfants et les générations à venir ne nous reprochent d'avoir failli à notre devoir. La détermination des jeunes et du très large mouvement qui les a rejoints est on ne peut plus limpide. Elle tire d'autant plus de force des victoires des révolutions tunisienne et égyptienne. Ils ont fait la preuve de leur démarche pacifiste et non violente. Il serait cruel et criminel de la part des autorités de jouer avec le feu en les poussant à bout et à la révolte. Le peuple et la monarchie ont tout à gagner d'une véritable transition dont le temps est venu. Les promesses d'une révision pleine et entière de la Constitution doivent être réalisées. Les réponses aux autres revendications restées lettre morte doivent également faire l'objet faire d'une réponse claire et satisfaisante. En acceptant de se transformer en une monarchie à l'anglaise ou à l'espagnole, la monarchie marocaine renforcerait son aura et ferait la preuve qu'elle a compris le sens de l'Histoire. Toute autre démarche, notamment celle de la répression aveugle, ne ferait qu'envenimer la situation et obscurcir l'avenir. Par ailleurs, et étant donnée la répression d'hier, les vrais démocrates et humanistes membres de la commission de révision de la Constitution doivent prendre leur responsabilité et démissionner. En premier lieu Mr SEBBAR dont l'intégrité reste sauve pour l'instant. De même, ceux qui au sein du gouvernement se sont rendus coupables ou se rendront coupables de la répression du libre droit de manifestation et de rassemblment doivent être démissionnés pour avoir trahi les promesses et les espoirs contenus dans le discours royal. La mobilisation du 20 mars reste pleine et entière. Elle montrera sans aucun doute encore plus le degré de détermination de la jeunesse marocaine. Il faut que cette journée se déroule dans une sécurité totale. Nous avons encore espoir que le Maroc, autorités et population, sachent réussir cette transition démocratique et citoyenne dans le calme et l'écoute mutuelle qui font les vraies démocraties. Le bain de sang libyen est là pour rappeler aux autorités de notre pays les voies à ne surtout pas suivre. Mesdames et Messieurs nos gouvernants, la balle est dans votre camp. JE 20MARSCHERAI, TU 20MARSHERAS, NOUS 20MARSCHERONS *