Complètement ignoré par le gouvernement Benkirane, depuis le début du mandat de celui-ci, le patron du Conseil de la concurrence continue à réclamer, timidement, plus de prérogatives pour son institution. "Nos réelles missions et prérogatives continuent d'être exercées par le chef du gouvernement". Rapportée par le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du mercredi 23 janvier, la déclaration est d'Abdelali Benamour le président du Conseil de la Concurrence, une institution constitutionnalisée en 2011 mais dont l'action continue d'être consultative. Les observateurs remarqueront que M.Benamour est intervenu bien tard, après plus d'un an de mandat gouvernemental, pour rappeler la négligence de son association. M.Benamour a été contacté par Lakome le 3 janvier pour qu'il fasse part du point de vue de son organisation sur le nouveau décret sur les marchés publics, et qui accorde carte blanche à l'Administration de la douane. M.Benamour n'avait alors pas souhaité réagir à ce décret qui a fait couler beaucoup d'encre, notamment chez la société civile. Trois semaines plus tard, il semble que le Conseil de la Concurrence n'a tout simplement aucun avis là-dessus. De l'intérieur du Conseil, on critique la non-agressivité de M.Benamour dans la défense de son rôle. "Nous avons certes, un rôle consultatif, mais le gouvernement Benkirane doit nous demander conseil avant d'émettre des textes relatifs à la Concurrence. Qu'il les prenne en considération ou non, c'est de son droit" rappelle un membre du Conseil, ayant requis l'anonymat.