Officiellement, les travaux de la première réunion de la commission mixte entre le Maroc et les Emirats Arabes Unis, qui a eu lieu à Rabat les 4 et 5 mai derniers, ont connu le succès escompté par les deux pays. Rabat et Abu Dhabi ont convenu de recadrer les clauses de l'accord de libre-échange, conclu entre les deux signataires, avec la promesse d'étudier tous les obstacles qui entravent le mouvement des marchandises entre les deux pays. "Nos relations avec les Emirats Arabes Unis sont au beau fixe". Cette belle formule diplomatique est celle de Mustapha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur, prononcée lors de son discours d'ouverture prononcé devant un parterre d'hommes d'affaires émiratis qui accompagnaient Sheikha Loubna bent Khalid Al-Kassimi, ministre de l'Economie des EAU, lors de son déplacement au Maroc pour couvrir les travaux de la première réunion de la commission mixte entre les deux pays. Au menu des discussions, figure en bonne place la discussion des procédures qui entravent le mouvement des marchandises et des produits émiratis, notamment les difficultés d'accès de quelques produits (sucre, céramique, lait…) au marché marocain, dans le cadre de l'accord de libre-échange entré en vigueur en 2003 entre le Maroc et les Emirats Arabes Unis. Sur ce point, les deux parties ont convenu la constitution de plusieurs groupes mixtes de travail afin d'examiner les produits importés des EAU, au cas par cas, ainsi que l'étude des conditions de règles d'origines qui ne devraient pas, en principe, dépasser 40 % de la valeur ajoutée. Seule la céramique, un produit abondant aux EAU, note une source digne de foi, qui a été débattue en long et en large et à laquelle les responsables des deux pays ont limité un quota pour son importation au Maroc. Les deux parties se sont mises d'accord également sur la signature d'une convention de coopération administrative et technique dans le domaine de la lutte anti-fraude et à la non-double imposition, ce qui est révélateur du souci de Rabat et d'Abu Dahbi de donner une impulsion à leurs échanges économiques qui sont passés de 64 millions de dollars en 2004 à 125 millions de dollars en 2005. Lors de ses entretiens avec le Premier ministre, Driss Jettou, et Taïb Fassi Fihri, ministre délégué aux affaires étrangères, Sheikha Al-Kassimi a eu à discuter des moyens de renforcement des relations économiques et commerciales claires et transparentes entre les deux pays. Discussions et horizons de coopération dont Khalifa Mohamed Elmoujiai, président de la délégation des hommes d'affaires émiratis et président de la chambre de commerce et d'industrie d'Ajman, rendra compte à La Gazette du Maroc : «Les hommes d'affaires émiratis consentant à fournir des efforts soutenus dans ce sens, espèrent du côté marocain une plus grande implication et un appui assidu permettant une avancée sans entraves à tous les niveaux (administratif, technique, logistique et autres..). À présent, l'avenir de l'accord de libre-échange ne dépend que de la bonne volonté accompagnée par des actes concrets du côté marocain pour faire en sorte que cela se concrétise, notamment en essayant de prévenir les obstacles qui entravent les accords signés entre les deux pays». Au cours de cette session Marocains et Emiratis se sont également penchés sur les opportunités qu'offre le Maroc aux investisseurs des EAU, notamment la privatisation de la Comanav, de la Banque Populaire ainsi que l'Office national du thé et du sucre (ONTS). Des réunions ont été tenues dans ce sens entre les responsables de la direction des investissements extérieurs et ceux du Fonds d'Abu Dhabi des investissements. Un calendrier de travail a été établi entre les deux pays et plusieurs réunions sont envisagés pour concrétiser et relancer le plan de la privatisation des entreprises publiques marocaines.