En plus de son rôle militaire, Chefchaouen a constitué à travers son histoire un pôle religieux et spirituel qui exerçait une influence régionale mobilisatrice contre le danger ibérique. C'est ce qui lui a valu le toponyme de El Madina El Saliha « la ville sainte ». Chaouen est aujourd'hui encore, un bastion de la foi. Elle compte vingt mosquées, dix-sept mausolées et douze zaouïas. La plus importante porte le nom du fondateur de la ville, Moulay Ali Ben Rachid. Mais à Chaouen, il fait aussi bon vivre et méditer au rythme des chants soufis. C'est là que les errants mystiques Soufis arrivèrent d'Arabie pour diffuser l'Islam. La plupart vécurent jusqu'à la fin de leurs jours dans cette région sacrée. La combinaison d'isolement total, de la beauté saisissante des paysages et du sentiment de sérénité qui existent à Chefchaouen ont d'ailleurs séduit de très nombreux mystiques. Zaouia Raissounia La Zaouia Raissounia est une confrérie religieuse qui a marqué la mémoire collective des populations de Chefchaouen et de sa région. Elle respecte les principes de base de l'Islam et encourage ses adeptes à aller plus loin dans leur communication personnelle avec Dieu, au travers d'une méditation spirituelle. Ali Raissouni, descendant d'une vieille famille soufie, est le leader charismatique de cette Zaouia qui porte son nom. Jamaa El Kebir Jamaa El Kebir, la grande mosquée fondée au XVème siècle, aurait été inspirée de la mosquée de la Torre de Oro à Séville. Contiguë à la Kasbah, cette mosquée a fait l'objet de plusieurs extensions au 17ème siècle. Hormis l'entrée principale, aucune décoration luxuriante n'enjolive l'espace intérieur. L'intérêt architectural réside dans son minaret octogonal très caractéristique du style des minarets du nord du Maroc. Cette mosquée a assuré une mission nationaliste. Elle avait joué un rôle dans l'encadrement des citoyens à l'époque du Protectorat pour réclamer le retour d'exil de feu SM Mohammed V et de la famille royale.