Modernisation de la GRH des secteurs publics En lançant une formation spéciale des cadres DRH des départements ministériels et EEP, Mohamed Boussaïd prend des risques pour forcer le passage d'une administration bureaucratique vers un service public rationnel, moderne et de proximité. Le ministre de la Modernisation des secteurs publics a, d'emblée, annoncé la couleur, à l'ouverture du séminaire du mardi 21 février à l'ENA, portant sur « le Référentiel des Emplois et des Compétences (REC) : outil de la gestion prévisionnelle des ressources humaines », en soulignant la volonté du gouvernement de faire des secteurs publics, “un instrument efficace au service du développement économique et social du pays, permettant de faire face aux nouveaux défis et enjeux de la mondialisation et de la concurrence”. Non sans passer aux « aveux » diagnostiquant un état des lieux péchant encore par nombre de défaillances persistantes et par des “poches de résistance” à la peau dure. Deux constats ont été “largués” crûment par le « pontiste » qui avait piloté avec succès la réforme du contrôle d'Etat et la privatisation « industrialisante » de gros calibres du portefeuille public de l'Etat. Primo, « il faut reconnaître que nous n'avons pas toujours su valoriser le potentiel en ressources humaines ». Deusio, sous plusieurs aspects, les évolutions lentes entreprises ces dernières années n'ont pas permis de secouer vivement le cocotier d'une administration restant encore « figée ». Pour remettre de l'ordre dans la maison de la fonction publique marocaine, la puissance publique et la Banque mondiale ont associé leurs moyens et leur talent, avec l'intérêt soutenu du PNUD, pour mener ce programme de formation des cadres administratifs à bon port. Depuis que l'on commence à parler de moralisation de la vie publique, de la lutte contre la corruption et de l'éthique de gouvernance, force est de reconnaître que les efforts actuellement déployés ont dû briser des tabous coriaces et rompre un vaste complot du silence qui s'était niché dans les réseaux d'influence et les faisceaux de domination prenant en otage l'administration marocaine. Tout simplement, il a fallu passer du néant intégral à la rationalisation de la gestion administrative en passant par l'élaboration des REC. C'est ce qui est en cours dans les ministères et EEP pour finaliser tout le processus en 2007-2008. Le premier rapport du comité de pilotage coiffé par Boussaïd et chargé du suivi de la réalisation du REC, en application des instructions de la Primature, consacre les objectifs poursuivis se traduisant par l'homogénéisation des pratiques professionnelles, la réalisation des économies d'échelles en mettant à la disposition des services des référentiels génériques et la structuration des dispositifs de qualification des RH. La méthodologie mise en œuvre comprend, outre les préalables, l'analyse des systèmes d'organisation et l'élaboration des fiches de postes et d'emplois aboutissant à la confection finale du REC. Le rapport du comité de pilotage définit le REC comme “un document normatif réalisé par chaque administration centrale en vue d'impulser et de mettre en œuvre une politique. Il est un outil privilégié pour assurer une visibilité à court et moyen termes et une action de régulation, de réglementation et de coordination appropriées”. Parmi les expériences appréciées en la matière et présentées au séminaire de l'ENA, les cas suscitant de l'intérêt ont mis en avant les départements et établissements pilotes constitués par les ministères de l'Equipement et du Transport, de l'Agriculture et du Développement rural, des Finances et de la Privatisation et les établissements publics de la CDG et de l'ONEP. Le ministre Mohamed Boussaïd a remis les pendules à l'heure d'un service public capable de favoriser le développement humain. « Jusqu'à une époque récente, peu d'attention a été accordée au développement du potentiel humain dans l'administration publique. En effet, de nombreuses réformes ont porté essentiellement, soit sur les structures, soit sur les procédures, occultant ainsi largement les ressources humaines. Pourtant, ce sont bien les femmes et les hommes qui donnent vie à cet important édifice qu'est l'administration publique ».