Promotion immobilière Si l'accès à la propriété est tout à fait légitime, la promotion du secteur locatif l'est tout autant. Le recul de ce créneau s'explique par le désintéressement des promoteurs immobiliers confrontés aux incertitudes de rentabilité. La journée d'étude organisée par le département de l'habitat le mercredi 3 juillet à l'INAU de Rabat a entrepris une réflexion avec les divers protagonistes invités à dégager des recommandations sous forme de nouvelles incitations pour promouvoir le logement en location. Le secrétaire d'Etat, Mohamed Mbarki, ne se voile pas la face devant des réalités préoccupantes quand il évoque “les multiples dysfonctionnements et les nombreux handicaps” qui pénalisent la qualité du cadre bâti. De son côté, Chérif Tahiri, directeur de la promotion immobilière au SEH a réaffirmé l'engagement du département d'accorder “la priorité à la promotion et au développement du secteur locatif”. Un secteur qui recule en roue libre. Méfiance des investisseurs Le diagnostic-maison n'est pas tendre avec les carences majeures de l'habitat locatif au Maroc. En premier lieu, la méfiance grandissante des investisseurs aggravée par la pléthore de textes législatifs, “souvent contradictoires” selon les spécialistes. En témoignent de nombreux magistrats victimes des pires tracasseries de conscience au moment de rendre leurs sentences dans les litiges opposant propriétaires et locataires. En outre, l'absence d'incitations fiscales en signe de soutien et d'encouragement éloigne encore plus les promoteurs de la filière. Le recul du secteur locatif s'est traduit, ces 11 dernières années, par une baisse en parts du PIB qui est passé de 1,2 % à 0,8 %, variant de 2,4 milliards DH à 2,8 milliards de DH. Les investissements, sur la même période, ont oscillé entre 3,6 et 5,2 milliards de DH. Quant au nombre d'emplois créés, il ne représente guère plus que 2 % de la population active nationale. De plus, la production réglementaire de logements locatifs reste inférieure à 10% de l'ensemble bâti. C'est dire les ravages provoqués par l'informel et les constructions anarchiques qui détériorent, à la fois, et la qualité d'ouvrage et le schéma directeur urbanistique. Le drame, c'est que 40 % des ménages urbains investissent le locatif et que 80 % d'entre eux vivent dans des structures vétustes ou précaires en ancienne médina ou dans les quartiers populaires. Tout un dispositif législatif et réglementaire a été institué depuis une décennie pour tenter de résoudre le problème : les deux lois sur le loyer et les projets de loi relatifs à la vente d'immeubles en l'état futur d'achèvement et la location-accession. Parmi les recommandations suggérées par les participants à la journée d'étude, figurent essentiellement le principe de l'exonération de certains impôts et taxes au bénéfice des petits promoteurs et les subventions aux propriétaires occupants afin de libérer des étages à la location.