Après les deux pionniers déjà mis en place en 2004, sept autres consortiums sont en train de voir le jour. L'objectif est de s'attaquer activement au marché américain, mais aussi et surtout de conserver et développer l'export vers l'Europe. L'objectif des initiateurs et de conquérir d'autres secteurs et étendre le concept vers les régions. Mais, il reste à parfaire le cadre juridique et fiscal pour anticiper sur l'avenir des consortiums. S'attaquer au marché américain et conserver les parts de marchés européens face à la déferlante chinoise. Ce sont là deux obsessions des producteurs marocains de textiles et d'habillement. Seulement, la tâche est rendue difficile par la petite taille de la plupart des entreprises. Aller à l'international demande notamment d'importants efforts financiers et organisationnels. Pour y remédier, une des solutions qui commence à être mise en oeuvre consiste à regrouper ces structures au sein de consortiums d'exportations. L'expérience a été initiée depuis deux ans déjà par le ministère du Commerce en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). Cette dernière a mis à la disposition des entreprises et des associations professionnelles deux experts, national et international, à savoir Abdelali Berrada, et l'Italien Carlo Benitti. Le choix de ces deux experts n'est pas fortuit. Le premier, ancien directeur général de l'Association marocaine de l'industrie du textile et de l'habillement (AMITH), connaît le secteur du textile sur le bout des doigts. L'Italien est incontestablement la référence en matière de consortium d'exportation. Par ailleurs, l'initiative bénéficie désormais du soutien actif de l'agence nationale de promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME). Après un timide démarrage, ce projet suscite un engouement important de la part des entreprises. Charming Mode et Mosaïc sont les deux premiers consortiums créés sous forme de groupement d'intérêt économique (GIE), il y a un peu plus d'une année, vers la fin 2004. Le premier est le fruit du regroupement des sociétés Satemac, Recordia, MNH et Twins Fashions et a mis en place ses structures rapidement. Elles ont été rejointes par une cinquième, à savoir Hanane confection. Quant au second, Mosaïc, il est formé de quatre entreprises, dont Interlinges. Dans l'un ou l'autre cas, il s'agit d'entreprises ayant des produits complémentaires ; ce qui permet de faire des offres plus intéressantes et mutualiser surtout la fonction de prospection auprès des fournisseurs américains. Selon Abdelali Berrada, qui a contribué à leur création en tant que conseillers, ces deux précurseurs ont rapidement mutualisé leurs expériences et assaini leur système de management. Cela leur a permis de faire face en groupe aux turbulences du marché et aux aléas de l'offre et de la demande. De même, ils affrontent mieux la compétition internationale, notamment celle en provenance de Chine. D'autres consortiums sont sur leurs traces et bien qu'ils n'aient pas encore adopté une forme juridique, certains ont déjà commencé à travailler ensemble. C'est le cas d'Everlast dont l'ensemble des sociétés compte 1400 employés. Pour l'heure, c'est dans le cadre du consortium que 10% du chiffre d'affaires sont réalisés. L'objectif est de porter ce taux à 30% dans les années à venir. Il est de même pour Charming Mode, composé de 3 sociétés et employant un millier de personnes. Cinq autres consortiums sont en train de voir le jour. Il s'agit notamment de Look Avenue, de Sportswear, Textile de maison ou Fashion Freak et KAL. Le cinquième regroupe même des entreprises de Fes, ce qui permet de porter la création de telles structures.