Sur fond de problèmes épineux Après une année aux commandes de la Wilaya de Casablanca, Driss Benhima dresse son bilan : plusieurs chantiers en cours, des résultats modestes, mais des perspectives meilleures au cas où la nouvelle charte communale, actuellement en discussion au parlement, est adoptée. Un Wali serait-il en mesure de dresser le bilan de son activité après une année d'exercice ? La réponse est plutôt mitigée. D'un côté oui, parce que tout citoyen a le droit d'avoir une idée sur la valeur ajoutée du wali et de connaître les divers chantiers entrepris, les perspectives… De l'autre non, puisque ce bilan aurait un goût d'inachevé. En effet, présenter des projets nous ferait re-penser à la candidature du Maroc pour l'organisation de la coupe du Monde 2006 : Un projet ne convainc pas, les gens préfèrent les résultats, le concret… Driss Benhima, Wali de Casablanca, n'a pas cherché à convaincre, il s'est contenté de dresser un bilan récapitulatif des différents chantiers en-cours. Des projets plutôt ambitieux, c'est vrai, mais un bilan plutôt maigre en l'absence de résultats concrets. D'ailleurs, Benhima ne le nie pas. Ce n'est pas la volonté qui lui manque, mais des textes de lois. L'Etat de la Wilaya de Casablanca se dégrade, et il continuera à se dégrader tant que des mesures adéquates ne sont pas mises en place, et de manière urgente. Pour le Wali de Casablanca, la stratégie est claire “ pour résoudre les grands problèmes de Casablanca, il faut du temps. Mais ce n'est pas tout. Cet objectif ne peut être réalisé avec l'organisation actuelle de la ville. C'est dans ce cadre que nous attendons la nouvelle charte communale qui nous permettra d'aller plus loin ”. Il est désormais évident que la charte actuelle régissant les communes et datant de plus de 26 ans a démontré ses limites. La garder serait paradoxal alors qu'avec son budget global de plus de 600 millions de DH, les difficultés où sombre la ville blanche pourraient graduellement être surmontées. Mais dans l'attente de cette nouvelle charte, le Wali a les poings liés face à une ville partagée entre 27 communes. Comme l'a si bien dit Driss Benhima “ Comment peut-on gérer une ville de 4 millions d'habitants comme une association de 50 villes de 80.000 habitants chacune ?”. . Ceci étant, pour la mise à niveau de la ville, les priorités du Wali sont d'ores et déjà annoncées : le transport urbain, la collecte des ordures et l'encouragement des investissements. Pour chacun de ces chantiers, le Wali de Casablanca prévoit une intervention à deux niveaux. La première est à court terme et devrait permettre d'avoir des résultats immédiats sans néanmoins que ça nécessite des investissements subséquents. La seconde concerne des chantiers très ambitieux dont la réalisation est prévue à moyen et long termes. Parmi ces chantiers, le plan de déplacement urbain. Ce dernier intègrera le déplacement de la circulation et considérera comme acquis, le lancement du métro. A travers ce plan, le Wali prévoit de résoudre une partie des problèmes d'encombrements routiers que connaît la capitale économique. Le second chantier quant à lui, est la collecte des ordures. Pour le Wali, il est tout de même inadmissible que les communes se plaignent aujourd'hui de l'absence de moyens pour faire face à “ un vrai problème de santé publique ”. Toutefois, pour assainir la situation, Driss Benhima aura besoin de la nouvelle charte communale à ses côtés. La résorption de l'habitat insalubre fait aussi partie de l'ordre du jour. D'ailleurs, un programme en ce sens est en cours d'étude “ Nous sommes très enthousiastes à ce niveau.” Enfin, le dernier axe du bilan du Wali a porté sur la typologie des investissements dont souffre la capitale économique. L'optique Benhima serait de faire la différence entre les investissements qui rapportent des devises et ceux qui font sortir des devises et privilégier les premiers. Et au Wali de conclure “ On mène tous un combat. Il y a des échecs mais aussi des réussites. Le plus important est de voir les changements. Dans l'état actuel des choses, il y a eu des changements, mais pas les plus importants. Notre objectif est de transformer Casablanca d'une capitale économique nationale en une capitale économique internationale ”