Vous ronflez ? Vous êtes fatigué dès le réveil ? Vous avez tendance à vous endormir dans la journée ? Vous somnolez en voiture ? Cela vous irrite et vous rend nerveux ? Consultez, car vous souffrez peut-être du syndrome d'apnée du sommeil. En l'absence de prise en charge, cette affection peut être à l'origine d'accidents domestiques, professionnels ou de la circulation. Mais surtout, à chaque pause respiratoire durant le sommeil, le cœur souffre Le syndrome des apnées obstructives du sommeil reste une maladie méconnue, même pour ceux qui en souffrent... En effet, dans plus de 90% des cas, le diagnostic n'a jamais été fait. C'est ainsi que pour la grande majorité des malades, le syndrome n'est décelé que plusieurs années après son apparition ou, plus tragiquement, à la suite d'un accident de la route. Comme son nom l'indique, les apnées du sommeil sont des pauses respiratoires intermittentes durant le sommeil, qui se reproduisent de 30 à 500 fois par nuit. Ces arrêts de la respiration entraînent des hypoxies (diminutions de la quantité d'oxygène contenue dans le sang) à l'origine de micro-réveils. La qualité du sommeil est ainsi fortement altérée et se traduit par une baisse de la vigilance, une fatigue et une somnolence excessive durant la journée. La qualité de vie, l'activité professionnelle et les capacités à la conduite se détériorent. Les risques d'accidents de la route et ceux professionnels sont fortement potentialisés. Mais les répercussions sont aussi médicales, en touchant directement la fonction cardiaque. En effet, à plus long terme, les apnées provoquent une augmentation du rythme cardiaque, une hypertension artérielle, une multiplication par trois du risque de maladies cardiovasculaires, un risque accru de lésions cérébrales et de déficits cognitifs. Pour toutes ces raisons, fatigue, somnolence, ronflements, irritabilité et nervosité sont des symptômes qui doivent alerter et amener à consulter. Se pose alors la question du dépistage et du traitement. Or, si les signaux d'alerte sont simples à identifier, le diagnostic et la prise en charge sont plus compliqués. Mais ce qu'il faut impérativement retenir, c'est que le diagnostic et l'instauration du traitement doivent être entrepris le plus précocement possible, lorsque le traitement est le plus efficace, mais aussi avant la survenue d'un accident ou la déclaration d'une maladie cardiovasculaire… L'enjeu est considérable. Le diagnostic repose sur la polysomnographie, qui consiste en un enregistrement du sommeil et la détection des évènements respiratoires anormaux. Quant au traitement, en l'absence de médicaments efficaces, il repose sur la ventilation par pression positive continue, qui consiste à insuffler de l'air comprimé dans un masque porté pendant la nuit, pour dégager les voies respiratoires, notamment le larynx.