Les 100 qui ont fait 2005 Si le bilan de l'année sportive s'établit en fonction des titres, des trophées et des sacres, celui de 2005 n'est guère reluisant puisque les rendez-vous internationaux, voire planétaires, ont manqué pour réellement porter un jugement de valeur. Toutefois, l'année écoulée aura constitué un tournant décisif dans la vie sportive du royaume avec le lancement du professionnalisme grâce à l'implication et l'engagement de l'Etat finançant une grande partie de ce projet. Commençant par le football, le projet d'instauration du professionnalisme, en dépit de quelques accrocs retardant l'entrée en vigueur des premières mesures, le principe est en voie d'être étendu à plusieurs autres disciplines, comme l'athlétisme dont la signature du contrat programme vient d'être ajournée pour raison de calendrier du Premier ministre, Driss Jettou. Mais l'essentiel est là. L'Etat s'est enfin décidé à accorder au sport la place qu'il mérite en comparaison avec les différents secteurs de l'activité économique. A cet effet, on saluera comme il se doit l'acte politique de Driss Jettou qui, en jetant les bases d'un développement durable, vient d'ouvrir les portes d'une nouvelle ère pour le sport marocain. Aux autres forces vives de la nation (partis politiques, syndicats, opérateurs économiques et ONG) de participer à cet effort de passage du statut de l'amateurisme à celui du professionnalisme. Au rayon des résultats et des performances sur les terrains, le sport marocain a connu une année mi-figue, mi-raisin. Pour ce qui est du sport-roi, le football, une grande déception : les Lions de l'Atlas ne se mêleront pas aux joutes qui se dérouleront en Allemagne lors des phases finales de la Coupe du Monde en 2006. Deux satisfactions toutefois dans cette discipline sportive, le fabuleux parcours dans la Coupe du monde juniors avec une sacrée 4éme place réalisée par l'équipe nationale, conduite sous la houlette de Fethi Jamal, ainsi que le succès des FAR en Coupe de la CAF avec un titre continental; soit la 10éme consécration africaine pour le football national. A un degré moindre, on rappellera la place de finaliste, de la sélection nationale B, aux jeux de la Solidarité islamique en Arabie Saoudite. Lors des Jeux Méditerranéens disputés à Almeria (Espagne), le football marocain a fortement déçu et aurait sûrement connu un meilleur parcours avec une préparation appropriée. Pour rester dans le registre des désillusions et des déceptions, citons le fiasco de nos représentants aux Jeux de la Francophonie à Niamey (Niger) alors qu'à la précédente édition, à Ottawa (Canada) c'était le Maroc qui avait remporté le trophée. Mais là, encore, on est forcé de rappeler la préparation hâtive et désordonnée d'une équipe nationale livrée à elle-même sans entraîneur jusqu'à…la veille de l'ouverture de ces Jeux !… Autre satisfaction : la tenue au Maroc, à Marrakech du 55ème Congrès ordinaire de la FIFA (11 et 12 septembre). Cet événement a crédibilisé quelque peu, de la part de l'instance suprême du ballon rond, le football marocain. Athlétisme : l'éternel sauveur Comme il est de coutume, c'est encore une fois de plus l'athlétisme qui s'est illustré lors des compétitions internationales, régionales et continentales disputées en 2005, renforçant et consolidant son statut de locomotive du sport national. Les lauriers récoltés, ici et là, dans divers forums, sont d'autant plus flatteurs et réjouissants qu'ils ont été obtenus par une nouvelle génération puisque les grosses pointures de cette discipline ont brillé par leur absence pour diverses raisons. Ainsi Hicham El Guerrouj a fait une année blanche, Nezha Bidouane et Zahra Ouaziz ont tiré un trait sur leur carrière tout comme Salah Hissou et Ali Ezzine. Aux Jeux de la Solidarité islamique, comme aux Jeux Méditerranéens, aux Championnats du monde ou aux Jeux de la Francophonie, ces athlètes de la nouvelle génération ont acquis un peu plus d'expérience et enrichi par leur palmarès le sport national. A la Mecque, le Maroc avait terminé 2ème au classement général avec 9 médailles (6 or, 1 argent et 2 bronze), à Almeria, la moisson a été de 12 médailles (3 or, 6 argent,3 bronze) et à Niamey, ce sont 31 médailles qui sont tombées dans l'escarcelle du sport national, soit 11 en or, 11 en argent et 9 en bronze ; un record aux jeux de la francophonie. Egalement à l'honneur, le rugby national sacré champion d'Afrique, pour la 2ème fois de son histoire; un titre ramené de la banlieue parisienne où le XV marocain a écrasé son homologue malgache par 43 à 6. En tennis, et en Coupe Davis, le Maroc a signé un beau succès devant l'Afrique du Sud dans un match-barrage comptant pour le retour dans le Groupe Mondial. En sport nautique l'honneur est revenu au Jet-Ski avec la consécration du jeune Jamal Belhasni (20ans) grâce à son titre de champion du monde dans la catégorie Expert Ski Limited Dans les sports de combats (boxe, judo, tae kwon-do) les résultats ont été satisfaisants avec quelques titres et succès encourageants. Par ailleurs, on ne terminera pas cette brève rétropspective sans évoquer la présence de l'ancienne championne olympique Nawal El Moutawakel à un haut niveau de la responsabilité au sein du CIO puisque c'est en qualité de présidente de la commission d'évaluation des villes candidates aux jeux Olympiques de 2012 qu'elle a dirigé le choix de la ville de Londres. Mais comment s'annonce, pour le sport national, l'année qui vient de commencer ? Eh bien, 2006 s'annonce particulièrement cruciale pour le sport national, en particulier le Football. Non seulement parce que l'option du professionnalisme y sera concrétisée malgré la crise qui vient d'éclater entre la FRMF et le Groupement national du Football d'Elite (GNFE) au sujet de la relégation de quatre clubs en GNFE II à la fin de cette saison, mais surtout en raison de la programmation d'un certain nombre de compétitions internationales de premier plan dont la Coupe d'Afrique des Nations qui sera d'actualité dans moins de trois semaines dans la capitale Egyptienne ainsi que la Coupe du monde qu'abrita l'Allemagne en juin prochain. Si le mondial se déroulera sans le Maroc, les regards seront braqués sur la CAN 2006 en Egypte. Histoire de se racheter auprès d'un public qui garde encore le beau souvenir de cette expédition menée sous la houlette de Baddou Zaki. Finaliste perdant devant la Tunisie, Le Maroc fera tout naturellement une fois figure de candidat potentiel au sacre final. C'est le meilleur cadeau que les Lions de l'Atlas peuvent encore offrir à un public fort déçu par l'élimination de la Coupe du Monde. Certes, il y a vingt ans au Caire, les lions de l'Atlas avaient fait sensation en accédant aux demi-finales qu'il perdirent face à l'Egypte avec la complicité d'un arbitrage fantaisiste et partial . Cette fois, la mission ne sera pas de tout repos puisque le Maroc sera confronté lors des deux premiers matchs à deux grosses pointures: la Côte d'Ivoire, qualifiée au mondial au détriment des Lions du Cameroun et considérée comme la meilleure sélection africaine à l'heure actuelle, et l'Egypte, pays organisateur . En plus de ces ténors du football africain, le Maroc aura à en découdre avec la Libye, certes modeste sur le papier, mais capable de donner du fil à retordre aux joueurs de notre sélection. La CAN 2006 au Caire La rupture récente du contrat liant la Fédération marocaine de Football à l'entraîneur français Phillipe Troussier placera son successeur M'hamed Fakher dans une situation particulièrement inconfortable. Le public à toutes les raisons de croire en une possible victoire marocaine après son beau parcours, il y deux ans, en Tunisie avec l'éclosion de toute une nouvelle génération de jeunes professionnels marocains pétris de qualités mais dont la rage de vaincre fait défaut depuis lors fameuse finale face à la Tunisie. Qualifiés haut la main en quart de finales de la Champion's League arabe au détriment de l'Ittihad de Djeddah et le Zamelek du Caire , le Raja et le Wydad conservent leurs chances intactes dans cette compétition dominée tout au long des dernières années par les clubs saoudiens et tunisiens. La seule condition que nos deux représentants auront à remplir c'est de surmonter le handicap d'un but que chacun d'eux a concédé il y a deux semaines face au club Koweïtien d'Al Kadissia ( Raja ) et le Hilal du Soudan (WAC). Dés le 4 janvier, le Raja devra en découdre avec les Koweïtiens tandis que le match retour du Wydad est programmé pour le 22 février, soit après la fin de la CAN 2006. En cas de qualification pour les demi-finales, Wydadis et Rajaouis devraient se rencontrer en demi-finale. Le vainqueur devrait représenter le football marocain dans une finale dotée d'un million et demi de dollars pour le vainqueur et 700.000 dollars pour le finaliste. Sur le plan africain, l'équipe des FAR, champion du Maroc en titre et vainqueur de la Coupe de la CAF en 2005, représentera le Maroc en Champion's League avec le Raja . Cette compétition continentale est dotée de plus d'un million de dollars. L'équipe militaire, vainqueur de cette épreuve il y a vingt ans, est considérée comme le super favori de cette épreuve au même titre que le Raja qui continuera à jouer sur les deux tableaux arabe et africain. On suivra également le parcours de l'Olympique de Khouribga en Coupe de La CAF remportée la saison dernière par les FAR Même si le championnat du monde d'athlétisme en plein air ne sera programmé qu'en 2007, l'année qui pointe son nez verra la participation des athlètes marocains à plusieurs rendez-vous mondiaux de tout premier plan. Le championnat du monde en salle à la mi-mars à Moscou, le championnat du monde de Cross Country à Fukuoka au Japon et le championnat d'Afrique prévu au début de l'été en Côte d'Ivoire. Mais, le plus important pour le directeur technique national, Mohamed Aziz Daouda, est la signature prochaine d'un contrat programme liant le gouvernement à la Fédération Marocaine d'Athlétisme. “C'est un contrat, dit-il, qui porte sur pas moins de cinq années avec un investissement dans le potentiel humain” . Plus de 30 millions de DH seront ainsi alloués à l'athlétisme national sur une période de cinq années avec l'édification de toute une série de centres de formation régionaux, les infrastructures pour les entraînements et un suivi médical et technique pour les athlètes. Pour Aziz Daouda , ce contrat programme qui devait être signé mardi 27 décembre et qui le sera certainement dans les premières semaines de l'année 2006 «a la particularité de nous donner une certaine visibilité pour les cinq prochaines années. C'est un plan stratégique qui va jusqu'en 2010; soit au-delà des prochains Jeux Olympiques de Pékin en 2008. De quoi préparer les grandes échéances qui s'étendent jusqu'aux prochains Jeux de Londres en 2012».