Ramadan, c'est aussi la saison des retours pour certains MRE, ou plutôt certaines «MREuses». Car ce sont les Marocaines résidentes dans les pays du Golfe qui remplissent, depuis le début du Ramadan, les vols en provenance de certains de ces pays. Ces derniers, nous le savons, accueillent chaque année, des milliers de jeunes femmes marocaines qui y travaillent souvent comme danseuses. Ilham a posé les pieds au Maroc le premier jour du Ramadan. La veille à peine, elle devait encore assurer le service au sein de l'hôtel où elle travaille. «J'ai dansé jusqu'à la dernière nuit avant le Ramadan et je dois reprendre le jour même de l'aid dans la soirée», assure-t-elle. En effet, nous explique la jeune femme qui travaille depuis quelques années au Sultanat d'Oman, «les lois du pays dans lequel je travaille sont très strictes. Le premier jour du Ramadan à la première heure, toutes les danseuses des cabarets du pays, toutes nationalités confondues, doivent quitter le territoire». Ainsi, selon elle, si la fille ne veut pas rentrer au Maroc, on l'envoie quand même dans un autre pays pendant ce mois. En Egypte souvent. Ce mois représente donc pour ces filles, leur congé annuel : «Nous signons des contrats pour une durée de 6 mois d'affilée. Une fois le contrat renouvelé, on aura travaillé toute l'année non stop. Ramadan est le seul mois où l'on peut se reposer». Avec l'ambiance «orientalisée» actuellement prépondérante dans la majorité des cafés au Maroc, nos «MREuses» ne seront certainement pas dépaysées ! Même si Ilham, comme les autres certainement, dit avoir perdu goût à fréquenter ce genre d'endroits : «maintenant si je sors pour aller dans un cabaret, c'est comme si je travaillais. Là, je suis en congé», lance-t-elle avec le sourire.