Le temps est à l'éloge des unions, fusions, polarisations et autres alliances avancées. Plus qu'une réthorique, c'est devenu une exigence. Les mouvances populaires ne dérogent pas à la règle. Et plus même. De réunions en conclaves, le MP de Mohand Laenser, le MNP de Mahjoubi Aherdane et l'UD de Bouazza Ikken multiplient les initiatives en vue d'une fusion complète. La dernière en date : l'université d'hiver au cours de laquelle il a été décidé de passer à la vitesse supérieure. Jusqu'ici, et pour des raisons multiples, les trois partis ont choisi le pas à pas. Et pour cause. Souvent, et passés les élans euphoriques, les alliances (qualifiées parfois de catholiques) ne résistent pas aux secousses et aux aléas. D'autant plus que l'histoire de l'union " Harakie " n'est pas encore écrite. " Le pôle Haraki est en effet une découverte récente. Quand bien même la mouvance existe depuis que la politique est contemporaine au Maroc, cette entité a politiquement et organisationnellement vu le jour au lendemain des élections de 2002. Aussi paradoxal que cela paraisse, c'est Driss Jettou, alors ministre de l'Intérieur, qui a le premier lâché l'appellation. Depuis, il n'est d'échéance, parlementaire ou gouvernementale, sans qu'elle ne revienne sur scène. Les annales politiques retiennent, évidemment, que c'est ce même pôle qui a, le moment opportun venu, fait capoter la désignation, pour la deuxième fois depuis 1998, d'un premier ministre politique, comprenez issu d'un parti politique. En pleine rivalité entre l'USFP et le PI, les deux piliers de la Koutla et de l'ancienne majorité, le pôle Haraki (fort de ses deux mouvements MP et MNP) contrebalance la tactique de A. Youssoufi, le Premier ministre sortant d'alors. Certes, sans l'apport du PI, le frère-ennemi de l'USFP, le communiqué tripartite, signé également par le PJD, n'aurait jamais l'effet escompté. Il n'en demeure pas moins que le rôle primordial est revenu, à l'époque au pôle Haraki. Egalement, il fût un temps où la mouvance populaire occupait le devant de la scène : une certaine presse en a même fait son miel. Tantôt, c'est le pôle Haraki qui revendique plus de sièges au gouvernement (à l'image de sa force politique), tantôt c'est carrément un Haraki qui est "pressenti" premier ministrable. Venu le moment de l'élection du président de la première chambre, les Harakis revendiquent, à l'unisson au début, le perchoir. Perçue comme étant une remise en cause qui ne manquera pas de coûter cher à la majorité, la tentation du pôle ne tarda pas à finir comme une épée dans l'eau. On raconte même que Laenser, tout aussi courtois qu'engagé dans "l'équation politique", s'est même attiré les foudres du patriarche Aherdane. Ce dernier, faisant bon cœur contre mauvaise fortune, s'est par la suite, éclipsé dans la nature. Depuis lors, le pôle a deux fixations : les élections de 2007, et surtout la fusion définitive. Dans "Al Haraka", l'organe du MP, relatant les faits de l'université d'hiver, il n'est que grand temps de passer à la phase finale : la fusion. Un retour à la case départ, qui "impactera" sans doute aucun sur le champ politique, sur le positionnement des autres acteurs –partenaires et protagonistes à la fois- et regroupera du moins, les tendances conservatistes dites "éthnécisées".