Selon Mahjoubi Ahardane, l'intégration des trois partis de l'UMP sera effective dans les trois prochains mois. Mais Bouâzza Ikken qualifie cela de "précipitation". Les trois bureaux politiques de l'Union de la mouvance populaire (UMP), en l'occurrence ceux de l'Union démocratique (UD) de Bouâzza Ikken, du Mouvement national populaire (MNP) de Mahjoubi Aherdan et du Mouvement Populaire (MP) de Mohand Laenser, se sont réunis samedi 19 février pour discuter, entre autres, de l'avenir de leur union. Dans un communiqué rendu public à l'issue de cette rencontre, l'UMP, présidée actuellement par Aherdan, a décidé de dynamiser l'Union dans les plus brefs délais. A ce titre, une commission composée de 15 cadres (cinq de chaque parti) s'est réunie mardi soir à Rabat pour discuter de la fusion. Contacté par ALM, M Aherdan a déclaré que "cette fusion des trois partis est aujourd'hui une nécessité et une urgence". Pour ce faire, il a été convenu de mettre sur pied un programme d'action globale, avec un timing précis concernant notamment la tenue des congrès des trois partis qui décideront de la dissolution et de la création d'une seule et unique formation, à savoir l'UMP. Aherdan a même avancé un délai pour que tout cela soit prêt: "au plus tard, dans trois mois nous aurons réalisé la fusion". Toutefois, Bouâzza Ikken ne partage pas cette démarche. Dans une déclaration accordée à ALM, le président de l'UD a assuré que "la fusion n'est pas à l'ordre du jour". Et d'ajouter que dans l'immédiat, chaque parti doit conserver son autonomie, sous la houlette évidemment du Conseil de la présidence de l'UMP, composé des leaders des trois partis". En fait, Ikken estime que tant que "le mode de scrutin électoral n'est pas modifié (NDLR: passage du système de liste à celui de l'uninominal), il n'est pas dans l'intérêt des trois partis de fusionner, et toute décision allant dans ce sens serait de la pure précipitation". La réaction de Mahjoubi Aherdan (pour lequel la fusion est un véritable rêve) ne s'est pas faite attendre: "Si Bouâzza Ikken veut se contenter du statut d'allié de l'UMP, personne ne peut l'en empêcher, mais la fusion aura lieu dans tous les cas". En outre, poursuit Aherdan, "il est bien dommage qu'Ikken fasse de telles déclarations, car la décision de fusionner est une demande de la base, de tous les militants, y compris ceux de l'UD". Et Laenser dans tous ça? Il est évidemment pour une intégration. Il espère même en récolter tous les fruits, en devenant, à terme, l'interlocuteur numéro un des "autorités". Cette divergence d'opinions entre les leaders de la Mouvance populaire, si elle ne prouve pas que l'avenir de l'UMP est condamné à l'échec, dénote toutefois que le pôle Haraki est en pleine ébullition et dans un tournant décisif. Le problème ne se pose pas uniquement au niveau de l'UD, ni même à celui de la fusion. C'est tout le management des partis concernés qui mérite un temps d'arrêt. Les militants de base, qui regardent impassibles, pour ne pas dire impuissants, les manœuvres politiques qui se trament "en haut", souhaitent que la fusion prochaine donne naissance à une nouvelle manière de gérer la chose partisane. En un mot, l'instauration d'une démocratie interne. C'est le véritable défi que doivent relever Ikken, Aherdan et Laenser.